jeu. Nov 21st, 2024

 Par Ben Laidler, Global Markets Strategist pour eToro


Six mois, c’est long sur les marchés des devises. L’EUR/USD a chuté en dessous de la parité au milieu de l’année 2022 et a atteint 0,95 à la fin du troisième trimestre, alors que les risques de récession en Europe augmentaient et que le différentiel de taux d’intérêt américain atteignait 2 % (voir graphique). Depuis, la reprise a été stimulée par la position plus ferme de la BCE, alors que les risques de croissance s’estompaient et que l’inflation restait stable, et qu’il y avait peu de signes de contagion bancaire récente. La livre sterling a bénéficié de tendances similaires, quoique moins spectaculaires. Alors que la Fed approchait de la fin de son cycle de hausse des taux, le marché a anticipé des baisses de taux imminentes et son offre de valeur refuge s’est évanouie. Les gains de l’euro seront plus difficiles à obtenir à partir de maintenant, le continent n’étant pas immunisé contre les craintes de croissance mondiale et les réductions de la Fed étant maintenant bien évaluées.

L’euro est soutenu par une forte variation des différentiels de taux d’intérêt relatifs en sa faveur. Les rendements des obligations européennes à 2 ans sont désormais plus élevés qu’aux États-Unis (voir graphique), par exemple. Les valeurs monétaires sont soumises à de nombreux facteurs, ce qui en fait l’une des classes d’actifs les plus difficiles à investir. Mais les différentiels de taux d’intérêt relatifs, qui attirent les flux de capitaux, sont sans doute les plus importants d’entre eux. Les valorisations sont également légèrement favorables. L’euro affiche une décote de 7 % par rapport au dollar américain sur la base du taux de change effectif réel, mais à peine 1 % de moins sur la base du taux de change effectif global.

L’euro est de loin la composante la plus importante de l’indice du dollar américain (DXY), largement négocié. Il a un poids fixe de 57,6 %, aux côtés du yen (13,6 %), de la livre sterling (11,9 %), du dollar canadien (9,1 %), de la couronne suédoise (4,2 %) et du franc suisse (3,6 %). L’indice du dollar a été établi en 1973 et n’a été mis à jour qu’une seule fois, lors de l’introduction de l’euro en 1999. La BRI estime que le volume des échanges mondiaux de devises s’élève à environ 7 500 milliards de dollars par jour, soit le volume le plus important de toutes les classes d’actifs. Le dollar américain domine, puisqu’il est la contrepartie d’environ 90 % de toutes les transactions. L’euro arrive en deuxième position, avec 31 % des transactions.

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