ven. Sep 12th, 2025

Mercredi 10 septembre 2025 – Les investisseurs particuliers français retrouvent confiance dans le potentiel à long terme du marché américain après deux trimestres de baisse et ont accru leur exposition, selon la dernière édition trimestrielle du Retail Investor Beat d’eToro.

L’étude, menée auprès de 11 000 investisseurs particuliers dans 13 pays, dont 1 000 en France, révèle que 32 % des répondants français considèrent désormais les États-Unis comme la région offrant le plus fort potentiel de rendement à long terme, soit une hausse de 14 points par rapport au trimestre précédent. Cela met fin à deux baisses consécutives de 3 % au T1 et de 28 % au T2. L’Europe arrive en deuxième position, avec 29 % des répondants qui croient au potentiel de long terme du continent.

Ce regain de confiance se reflète également dans les portefeuilles : 27 % sont exposés au marché américain, une progression de 8% et un record depuis le lancement du Retail Investor Beat au T1 2023. Toutefois, les marchés européens restent les plus cités par les investisseurs français (73 %), en hausse de 6 % par rapport au trimestre précédent.

Commentant ces données, Lale Akoner, stratégiste marchés globaux chez eToro, explique : « Plus tôt cette année, les inquiétudes liées à l’instabilité politique et à l’incertitude macroéconomique aux États-Unis ont conduit les investisseurs particuliers à se diversifier davantage vers l’Europe et les marchés émergents, réduisant souvent leur exposition aux États-Unis.

Aujourd’hui, avec une confiance retrouvée dans la résilience de l’économie américaine, nous observons une inversion de tendance. Les portefeuilles se réorientent vers les États-Unis, reflétant la reconnaissance que, malgré la diversification internationale, le marché américain reste la pierre angulaire de l’investissement mondial. Les investisseurs particuliers équilibrent leur diversification tout en reconnaissant clairement que les opportunités de croissance à long terme demeurent largement ancrées aux États-Unis. “

Moins d’exposition aux « Magnificent 7 »

Interrogés sur les perspectives des « Magnificent 7 » (Amazon, Apple, Microsoft, Meta, Tesla, Nvidia et Alphabet) en 2025, les investisseurs français se montrent mesurés : 9 % anticipent une forte surperformance par rapport au marché, tandis que 30 % prévoient une légère surperformance.

Les données montrent que l’exposition aux grandes valeurs technologiques américaines diminue légèrement, en France comme à l’international. En particulier, la proportion d’investisseurs français déclarant ne pas détenir Tesla et ne pas prévoir d’en acheter a progressé de 10 points. À l’échelle mondiale, le nombre d’investisseurs envisageant de réduire leur position a légèrement augmenté pour chacune de ces actions par rapport à l’an dernier, même si en France cette hausse ne concerne qu’Amazon et Tesla. Seules Meta, Alphabet et Nvidia enregistrent une très légère hausse du nombre d’investisseurs mondiaux prêts à renforcer leur position — aucune des actions n’affiche de progression en France.

Lale Akoner commente : « Les “Magnificent 7” ont dominé les marchés ces dernières années, mais le risque croissant de concentration pousse les investisseurs à réévaluer leur stratégie. Les dernières données montrent qu’ils réduisent leur exposition, non par doute quant au potentiel à long terme de ces entreprises, mais parce qu’une dépendance excessive à quelques géants technologiques fragilise les portefeuilles dans un contexte volatil.

Ce mouvement traduit une approche plus disciplinée : les investisseurs reconnaissent la solidité des Mag 7 tout en rééquilibrant activement pour améliorer la diversification. Cela illustre une maturité croissante : passer de la simple recherche de performance à une gestion plus stratégique des risques. »

Le dollar reste sans rival comme monnaie de réserve mondiale

Si les investisseurs particuliers français semblent se préparer à un possible affaiblissement du dollar à long terme (40 % ont déjà ajusté ou prévoient d’ajuster leur portefeuille, contre 43 % au trimestre précédent), la majorité (79 %) estime toujours que le dollar restera la monnaie de réserve mondiale pour les dix prochaines années, qu’ils anticipent un affaiblissement (32 %), un renforcement (18 %) ou une stabilité (32 %).

Seuls 7 % pensent que le dollar perdra ce statut d’ici une décennie. Parmi eux, 32 % misent sur le bitcoin, 24 % sur l’euro, 19 % sur le yuan chinois et 22 % sur l’or.

Lale Akoner ajoute : « Le dollar est la principale monnaie de réserve mondiale depuis plus de 70 ans. Sa domination a résisté à de multiples crises, de l’effondrement de Bretton Woods à la crise financière de 2008. Malgré une baisse d’environ 9 % cette année, liée principalement à la trajectoire budgétaire américaine, les investisseurs particuliers continuent de croître fortement au rôle central du dollar. Parallèlement, ils ajustent leurs stratégies pour se protéger contre la volatilité et préserver leurs rendements à long terme. 

Les craintes de récession mondiale s’estompent

Le Retail Investor Beat met également en évidence une baisse des craintes de récession. Si les conflits internationaux restent perçus comme la principale menace pour les portefeuilles des investisseurs français, l’inquiétude liée à une récession mondiale est passée de 22 % au T2 à 19 %, soit le niveau observé il y a un an.

En revanche, la crainte d’une récession en France progresse légèrement, de 14 % à 15 % par rapport au trimestre précédent. Pays par pays, les Américains sont les plus inquiets d’une récession nationale (28 %), suivis des Britanniques (20 %) et des Australiens (17 %). L’Allemagne, l’Espagne et l’Italie restent en dessous de la moyenne (12 %).

Lale Akoner conclut :« La confiance retrouvée dans le marché américain, pilier de la stabilité financière mondiale, explique en partie pourquoi moins d’investisseurs considèrent désormais l’économie mondiale comme la principale menace. Cet optimisme ne se reflète pas dans la perception domestique : les Américains restent préoccupés par leur propre économie, en raison de leur proximité avec les décisions politiques et budgétaires.

Quant à l’inflation, elle reste un sujet clé mais s’est stabilisée. Cela montre que les investisseurs s’habituent à un environnement “higher for longer” et déplacent leur attention des chocs mondiaux vers les dynamiques locales. L’état d’esprit général demeure prudent mais de plus en plus pragmatique. »

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