sam. Nov 9th, 2024

Copernicus Sentinel-2 C avant le chargement dans son conteneur

Après avoir été transporté par camion du site Airbus de Friedrichshafen jusqu’à Brême le 2 juillet, le satellite Sentinel-2C, le troisième des satellites Sentinel-2 du programme Copernicus, est sur le point d’être expédié vers le centre spatial européen en Guyane. Le conteneur a été chargé aujourd’hui sur l’emblématique Canopée, le premier cargo à voile spécialement conçu pour transporter les éléments de la fusée Ariane 6 depuis les ports européens jusqu’au Centre Spatial Guyanais de Kourou (CSG), où il arrivera dans environ deux semaines.

“Près de la moitié des données utilisées pour évaluer et surveiller l’impact du changement climatique sur la Terre sont fournies par les satellites”, a déclaré Marc Steckling, responsable de l’observation de la Terre, de la science et de l’exploration chez Airbus. “Les satellites Sentinel-2 ont fourni de précieuses informations sur le climat aux scientifiques depuis 2015 et Sentinel-2C en assurera la continuité. Ils ont également permis de faire de la surveillance des déchets marins depuis l’espace une réalité, un vrai progrès au vu de l’importance croissante de ce problème.”

L’information recueillie par les satellites Sentinel-2 est utilisée pour surveiller l’utilisation et le changement des terres, l’imperméabilisation des sols, la gestion foncière, l’agriculture, la sylviculture, les catastrophes naturelles (inondations, incendies de forêt, glissements de terrain, éruptions volcaniques et érosion) et pour soutenir les missions d’aide humanitaire. La surveillance de l’environnement, qui fournit des informations sur la pollution des lacs et des eaux côtières, fait également partie de ces activités, tout comme la surveillance des glaciers, de la glace et de la neige.

La mission Sentinel-2 contribue à la gestion de la sécurité alimentaire en fournissant des informations au secteur agricole. Sentinel-2, avec son instrument multispectral, est la première mission optique d’observation de la Terre de ce type à inclure trois bandes dans le rouge et le proche infrarouge, qui fournissent des informations clés sur les conditions de la végétation. Le satellite est conçu pour fournir des images permettant de distinguer les différents types de cultures, ainsi que de nombreux paramètres du végétal tels que l’indice de surface foliaire, la teneur en chlorophylle et en eau des feuilles, qui sont tous essentiels pour surveiller avec précision la croissance des plantes.

Sentinel-2C, comme ses prédécesseurs Sentinel-2A et -2B, fournira une “vision en couleurs” à Copernicus, le programme d’observation de la Terre de l’Union Européenne, en générant des images optiques du visible à l’infrarouge à ondes courtes du spectre électromagnétique. Depuis une altitude de 786 kilomètres, le satellite “C”, pesant 1,1 tonne, fournira une imagerie continue dans 13 bandes spectrales avec des résolutions de 10, 20 ou 60 mètres et une largeur de fauchée unique de 290 kilomètres. La conception optique de l’instrument multispectral (MSI) a été optimisée pour fournir une imagerie d’extrême sur son très large champ de vision, qui sera transmise par laser via l’EDRS (SpaceDataHighway) d’Airbus.

La structure du télescope et les miroirs sont en carbure de silicium, un matériau mis au point par Airbus pour assurer une très grande stabilité optique et minimiser les déformations thermoélastiques, ce qui se traduit par une excellente qualité géométrique de l’image. Cette qualité est sans précédent dans cette catégorie d’imageurs optiques. Chaque satellite Sentinel-2 recueille 1,5 téraoctet par jour après compression à bord.

La mission Sentinel-2 est basée sur une constellation de deux satellites identiques, Sentinel-2A (lancé en 2015) et Sentinel-2B (lancé en 2017), volant sur la même orbite mais à 180° l’un de l’autre afin d’optimiser la couverture et le temps de revisite. Les satellites tournent autour de la Terre toutes les 100 minutes, couvrant toutes les surfaces terrestres, les grandes îles, les eaux intérieures et les eaux côtières tous les cinq jours. Une fois en orbite, Sentinel-2C remplacera son prédécesseur, Sentinel-2A, tandis que Sentinel-2D remplacera plus tard Sentinel-2B pour assurer la continuité des données au-delà de 2035.

La mission Sentinel-2 a été rendue possible grâce à une étroite coopération entre la Commission européenne, l’ESA, l’industrie, les fournisseurs de services et les utilisateurs de données. Une soixantaine d’entreprises ont participé à son développement, sous la direction d’Airbus Defence and Space en Allemagne.

Airbus a joué un rôle clé dans la construction des satellites et des instruments de Copernicus depuis le début du programme en 1998, apportant son expertise environnementale aux six missions Sentinel et aux nouveaux satellites Copernicus de nouvelle génération : CRISTAL, LSTM et ROSE-L.

Les satellites Sentinel font partie de Copernicus, la composante Observation de la Terre du programme spatial de l’UE, géré par la Commission européenne en partenariat avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Les satellites Copernicus Sentinel fournissent des données de télédétection de la Terre et offrent des services opérationnels clés dans les domaines de l’environnement et de la sécurité.

Des activités préalables au lancement seront menées à Kourou afin de préparer Sentinel-2C au lancement sur la dernière fusée Vega opérée par Arianespace en septembre.

 

Carga de Sentinel-2C en la embarcación Canopée
– Copyright CEVA Logistics and ship loading team –

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