La multiplication d’annonces de hausses de droits de douane ont produit des effets quasi-immédiats sur les anticipations d’inflation des entreprises et des ménages. Les entreprises déclarent notamment être confrontées à une hausse de leurs coûts et vouloir répliquer cette hausse dans leurs prix de vente.
Les augmentations de droits de douane sont en effet censées provoquer un choc sur le niveau des prix, entraînant une hausse transitoire de l’inflation, soit une bosse sur le glissement annuel des prix. Après des années de forte inflation, ce nouveau choc pourrait-il influer sur les anticipations d’inflation à long terme ?
Les swaps d’inflation permettent aux investisseurs de se couvrir contre les variations de prix sur les prochaines années. Leur évolution permet donc de se faire une idée des anticipations de marché sur la trajectoire de l’inflation, modulo les contraintes de liquidités.
Les anticipations d’inflation sont pour l’instant alignées avec la théorie d’un choc temporaire. En effet, elles montrent une anticipation d’inflation à 3% pour l’année à venir. Au-delà, l’inflation devrait se stabiliser autour de 2,5%, soit le niveau qui était globalement attendu avant l’élection de Donald Trump.
Le président de la Fed de Saint Louis, Alberto Musalem, a fait part de ses inquiétudes sur une éventuelle persistance des effets inflationnistes associés aux augmentations de droits de douane, en raison d’effets de second tour. Il rejoint en cela les inquiétudes d’Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, pour qui une hausse des anticipations de marché d’inflation à long terme constituerait un signal d’alarme. Ce n’est pour l’instant pas le cas.