jeu. Nov 21st, 2024

Dans le sillage de l’élection américaine

 

Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté de 0,4 % en octobre, dépassant le consensus d’un dixième de point. La surprise est venue de la révision à la hausse des résultats de septembre, la progression étant portée à 0,8 %, soit une correction de 0,4 point. Quant au groupe dit de “contrôle des ventes” (hors données liées à l’automobile, aux matériaux de construction et aux services alimentaires) qui reflète le mieux la composante de la consommation des ménages intégrée au calcul du PIB, une baisse de 0,1 % a été enregistrée en octobre, contre une progression de 0,3 % attendue. En septembre, la hausse avait été de 1,2 %, un chiffre lui aussi révisé à la hausse par rapport à l’estimation initiale de +0,7 %.

 

Ces résultats semblent justifier la prudence de la banque centrale américaine dans les prochaines semaines. La probabilité que celle-ci procède à une nouvelle baisse des taux directeurs dans un mois est passée de 82 % à 59 % au cours de la semaine, une évolution largement attribuable aux déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Il a en effet affirmé qu’il n’y avait pas lieu de se précipiter pour réduire l’objectif cible des Fed funds, actuellement dans la fourchette de 4,5 % à 4,75 %. Selon lui, « l’économie n’envoie pas de signaux indiquant que nous devons nous hâter de baisser les taux ». Il a ajouté que « la vigueur que nous observons actuellement dans l’économie nous permet d’aborder nos décisions avec prudence ».

 

Les taux d’intérêt américains ont augmenté cette semaine en lien avec ces déclarations, mais aussi en raison des perspectives d’aggravation du déficit public liées à l’application du programme de Donald Trump.

 

La mise en place de la future administration républicaine à Washington commence à susciter des inquiétudes chez les investisseurs, d’autant que Donald Trump pourra compter sur le soutien du Sénat et de la Chambre des représentants. À la crainte de droits de douane élevés s’ajoute la nomination probable au Département de la Santé d’un vaccino-sceptique, Robert F. Kennedy Jr. En plus de s’opposer aux vaccins, celuici est connu pour son hostilité à l’ajout de fluor dans l’eau potable, qu’il accuse de réduire le niveau intellectuel des enfants. Il dénonce également régulièrement la « corruption » des agences de santé américaines. Bien que sa nomination doive encore être confirmée par le Sénat, l’annonce de sa candidature a entraîné une baisse notable des valeurs pharmaceutiques, notamment européennes.

 

Ainsi, l’action du laboratoire Sanofi a perdu plus de 3 % sur la semaine, tout comme AstraZeneca et GlaxoSmithKline. L’équipementier pour la biotechnologie Sartorius Stedim Biotech a chuté de 6,7 %. Novo Nordisk, devenue la plus grande entreprise cotée en Europe grâce au succès de ses traitements contre l’obésité, a vu son action reculer de 5,4 % à Copenhague. Dans ce contexte, les indices européens ont poursuivi leur repli. Ce recul est également attribuable aux difficultés actuelles et à venir en Chine, notamment si l’administration américaine met en œuvre des droits de douane à 100 %.

 

 

 

Aux États-Unis, après les records post-électoraux, les indices ont cédé du terrain. Le recul des valeurs américaines s’explique à la fois par les craintes d’un report de la baisse des taux directeurs et par les incertitudes politiques. Après un fort mouvement de hausse, des prises de bénéfices ont également été observées.

 

L’euro est tombé à son plus bas niveau de l’année face au dollar, les investisseurs estimant que l’économie de la zone euro pourrait être pénalisée par les politiques de Donald Trump. Le cours du baril de pétrole a encore baissé cette semaine, en raison des perspectives d’augmentation de la production américaine, conformément aux engagements pris par Donald Trump lors de sa campagne électorale.

 

En Asie, les indices boursiers, notamment chinois, ont reculé cette semaine, toujours sous l’effet de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Son programme protectionniste pourrait peser sur la croissance chinoise. Cependant, quelques signaux positifs ont été observés en Chine : les ventes au détail ont affiché en octobre leur plus forte croissance annuelle depuis huit mois, en hausse de 4,8 %, soit un point de pourcentage au-dessus du consensus Bloomberg. En revanche, la production industrielle (+5,3 %, contre +5,6 % attendu) et les investissements (+3,4 %, contre +3,5 %) ont déçu les prévisions.

 

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