La semaine dernière, le forum économique mondial a annoncé à Davos le lancement d’un réseau universel de paiements numériques. L’Universal Digital Payments Network (UDPN) en anglais a pour vocation d’offrir une alternative aux systèmes de paiements numériques déjà existants.
Tout comme le réseau SWIFT (reliant plus de 11 000 institutions financières sur 200 pays et territoires) a créé la norme commune originale pour la messagerie entre les institutions financières à travers différents systèmes de règlement, l’UDPN a le même objectif pour la génération émergente de CBDC et de stablecoins.
En cours de développement depuis plus de deux ans, l’UDPN est construit sur la blockchain Hyperledger et est développé en collaboration entre trois équipes blockchain spécialistes : Red Date Technology, le fournisseur mondial d’ingénierie et de solutions informatiques GFT et la plateforme de création d’actifs numériques TOKO.
Ce réseau permettra donc l’interopérabilité entre les stablecoins et les monnaies digitales des banques centrales. En plus de réduire le coût des paiements, le réseau universel de paiements numériques devrait aussi accélérer fortement l’adoption des monnaies numériques par les banques et les entreprises de toutes tailles.
Contrairement à la plupart des projets dans l’industrie des crypto-actifs, l’UDPN n’émettra pas son propre jeton sur le réseau. Au contraire, ce réseau travaillera avec plusieurs parties prenantes et connectera différentes monnaies digitales de banques centrales (CBDC) afin de devenir la messagerie par défaut entre les différents CBDC et les stablecoins.
L’objectif de l’UDPN est donc de faciliter la connexion des banques centrales et des CBDC à l’échelle mondiale à un vaste réseau de distribution comprenant institutions réglementées et systèmes informatiques.
L’UDPN ne prendra en charge que les CBDC et les stablecoins comme méthodes de paiement et ne prendra pas en charge les transactions impliquant une crypto-monnaie comme Bitcoin. Pour tous ceux qui souhaiteraient être parmi les premiers à essayer cette nouvelle technologie, les deux premiers cas d’usage ainsi qu’une sandbox ont été mis en place.
Aujourd’hui, les transactions transfrontalières représentent 15 à 20 % de l’activité totale de commerce électronique et cette part devrait augmenter considérablement dans les années à venir. Les envois de fonds annuels ont dépassé 700 milliards de dollars américains ces dernières années et les voyages internationaux ont augmenté de 53 % au cours de la dernière décennie, ce qui a accru la demande sur les infrastructures de paiement transfrontalières. Mais les paiements transfrontaliers restent encore aujourd’hui soumis à un traitement lent et à des coûts élevés.
Entre le succès grandissant des stablecoins et des crypto-actifs et avec l’arrivée rapide des MDBC, il n’est donc pas surprenant que le forum économique mondial soit en train de travailler une alternative fiable à Swift et aux autres réseaux de paiements en lançant l’UDPN, le réseau universel des paiements numériques.
David Derhy, analyste de marchés chez eToro