mar. Oct 7th, 2025

La Fed a baissé ses taux tout en révisant à la hausse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette combinaison a soutenu la bonne tenue des actifs risqués et ravivé la tendance à la pentification des courbes, après trois semaines d’aplatissement. Dans ce contexte, l’OAT apparaît désormais comme la dette la plus décotée en zone euro.

L’actualité de la semaine passée a été dominée par les banques centrales. La Réserve fédérale a réduit son taux directeur de 25 pb, comme attendu, malgré des projections de croissance et d’inflation relevées pour 2026. L’optimisme affiché par la Fed a entretenu le rally des actifs risqués (actions, high yield) et stimulé la pentification des courbes. Le dollar, quant à lui, s’est inscrit en légère hausse.

Les données américaines récentes témoignent d’une amélioration des dépenses de consommation, mais les enquêtes restent contrastées : l’indice Empire a reculé avant le fort rebond du PhilFed. Dans ce contexte, la Fed a choisi une baisse de 25 pb. Stephen Miran, représentant la voix de Trump au FOMC, a plaidé pour une réduction de 50 pb et des Fed funds à 3 % fin 2025, mais il est resté isolé. Waller et Bowman, dissidents en juillet, ont finalement voté pour 25 pb. Jerome Powell a confirmé qu’une baisse de 50 pb n’avait même pas été discutée. La véritable surprise est venue de la révision à la hausse des projections de croissance et d’inflation pour 2026, aucun membre du FOMC ne voyant le chômage dépasser 4,5 % l’an prochain. Néanmoins, les projections de taux pour 2026 restent éparpillées entre 2,75 % et 4 %.

En Europe, la Banque d’Angleterre a maintenu son taux directeur (7 voix contre 2 pour une baisse de 25 pb), tout en réduisant le rythme de son quantitative tightening (QT) à 70 Mds £ sur douze mois à partir d’octobre 2025. Au Japon, la BoJ laisse entrevoir une possible hausse des taux dès octobre. Kazuo Ueda a annoncé vouloir réduire les avoirs en ETFs d’actions japonaises à un rythme modeste de 4,2 Mds $ par an.

Les actifs risqués poursuivent leur progression. Les valorisations élevées ne freinent pas le resserrement du high yield ni la pression haussière sur les actions. Les volatilités implicites restent faibles, avec un VIX oscillant autour de 15 % avant les échéances trimestrielles. On observe des signaux de rotation favorables aux petites capitalisations américaines (Russell 2000), même si la technologie reste le principal moteur de hausse. L’Euro Stoxx a gagné 1 % sur la semaine. Le Nikkei, pénalisé par l’annonce de ventes d’ETF de la BoJ, termine toutefois en hausse de 1,5 %.

Sur les marchés de taux, le T-note a rebondi sur 4 % avant de revenir à 4,12 % après la publication du PhilFed, renforçant la tendance à la pentification liée aux risques budgétaires. En zone euro, l’annonce d’un programme d’émissions allemand accru de 15 Mds € au 4e trimestre 2025 a contribué à la remontée du Bund à 2,75 %. Le Gilt, à 4,70 %, pâtit de la dégradation des finances publiques en août malgré le ralentissement du QT. Le budget d’automne sera déterminant pour les taux longs britanniques.

En France, l’OAT est désormais la dette la plus décotée parmi les souverains de la zone euro. Le spread à 10 ans dépasse 80 pb, contre 55 pb pour les Bonos espagnols. Les points morts d’inflation à 10 ans restent remarquablement stables.

Enfin, sur le crédit, les spreads se maintiennent à des niveaux faibles, autour de 70 pb contre swap, malgré un léger ralentissement des flux vers les fonds de crédit. L’iTraxx Crossover est passé sous 250 pb, entraînant à la baisse les spreads obligataires high yield.

Axel Botte

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