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Paris, 30 Octobre 2025 – Juste à temps pour Halloween, les fabricants de chocolat respirent enfin. Après des années de coûts de production record, les prix du cacao ont chuté de 51 % cette année, selon une nouvelle analyse de la plateforme de trading et d’investissement eToro. Ce répit a permis aux actions du « panier confiserie » composé de Lindt, Hershey, Mondelez et Nestlé d’afficher une hausse de 14 % depuis le début de l’année, sa meilleure performance depuis 2021.
Les données révèlent toutefois une réalité plus nuancée. Sur un an, les actions du secteur n’ont progressé que de 2 %, preuve que les coûts record du cacao de l’an dernier continuent de peser. Sur trois ans, la performance reste globalement stable (+2 %), mais sur cinq ans, le panier affiche un gain de 18 %, signe de la capacité des chocolatiers à protéger leurs marges au cours de l’un des cycles de matières premières les plus volatils depuis des décennies. Un exemple de cette résilience de la consommation de chocolat se voit en France : selon l’Insee1, les prix à la consommation des produits à base de cacao ont augmenté de 22 % entre mi-2023 et mai 2025, signe que la flambée du cours du cacao s’est partiellement transmise aux rayons, sans pour autant freiner durablement la demande.
Cette stabilité paraît d’autant plus remarquable que le cacao a bondi de 153 % depuis 2020, sous l’effet de récoltes ratées à répétition et de blocages à l’exportation en Afrique de l’Ouest. Le fait que les actions du secteur chocolatier aient réussi à se maintenir malgré cette tempête témoigne à la fois de la solidité du secteur et de la fidélité des consommateurs, qui continuent d’acheter malgré la hausse des prix.
Antoine Fraysse Soulier, responsable de l’analyse des marchés chez eToro, explique : “Après plusieurs années marquées par une envolée historique des coûts de production, les fabricants de chocolat peuvent enfin souffler. La détente des prix du cacao redonne un peu d’air au secteur, sans pour autant bouleverser un marché resté étonnamment solide. En France comme ailleurs, les consommateurs ont montré qu’ils restaient attachés à leurs plaisirs du quotidien, même dans un contexte d’inflation. Cette fidélité explique la stabilité remarquable des valeurs du chocolat depuis le début de l’année. ”
Lindt reste le meilleur élève, en hausse de 30 % cette année, 22 % sur un an, 35 % sur trois ans et 57 % sur cinq ans. Hershey a gagné 10 % depuis le début de l’année, 0 % sur un an et 27 % sur cinq ans, tandis que Mondelez (+5 % YTD ; +10 % sur cinq ans) et Nestlé (+12 % YTD ; –22 % sur cinq ans) affichent des résultats plus contrastés.
Antoine Fraysse Soulier ajoute : « L’industrie chocolatière a fait preuve d’une endurance exceptionnelle. Même lorsque le cacao a atteint des sommets, la demande est restée soutenue, portée par la force des marques et la capacité des consommateurs à adapter leurs achats plutôt qu’à y renoncer. Reste à voir si cette résistance se confirmera pendant Halloween et les fêtes de fin d’année, des périodes décisives pour les ventes, notamment sur un marché français très sensible aux tendances saisonnières. »
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