Après cinq mois d’hésitations et de calculs politiques, le gouvernement présente un budget sans cap ni ambition économique. L’ajustement annoncé passe de 45 à 30 milliards d’euros, et le déficit à 5 % du PIB en 2026 est déjà acté : la trajectoire budgétaire se fissure avant même le débat parlementaire.
Un budget qui renchérit le coût du travail
Plutôt que de s’attaquer à la dépense publique, le Gouvernement choisit d’augmenter les impôts. Sur les 30 milliards d’ajustement affichés, 14 milliards proviennent de recettes supplémentaires, sans réforme structurelle. Résultat : la fiscalité sur les entreprises et les charges pesant sur le travail s’alourdissent une fois de plus.
Le durcissement des exonérations, la taxation accrue des holdings uniquement des Français et le recentrage de niches sectorielles viennent alourdir encore le taux de charges pesant sur les entreprises, déjà le plus élevé d’Europe. Embaucher coûte plus cher, investir devient plus risqué, et les marges se contractent au moment même où les entreprises devraient recruter et mieux rémunérer.
Pendant ce temps, les signaux sont alarmants. 6 800 défaillances d’entreprises en septembre, +6 % en un mois : du jamais-vu depuis 2009.
La suppression anticipée de la CVAE, si elle est bienvenue, ne compense pas l’ensemble des mesures toxiques proposées. Le compte n’y est pas.
Une méthode politique instable
Privé de 49.3 et soumis à un Parlement fragmenté, le budget devrait dériver au gré des compromis politiques, souvent à rebours des logiques économiques, mettant le tissu économique en danger. La suspension de la réforme des retraites en est le symbole : chaque recul coûte cher, nourrit l’incertitude et nous décrédibilise vis-à-vis de nos partenaires européens. Cette volteface décourage l’embauche et freine l’investissement productif.
Aucune réforme, aucune remise en question : l’État dépense comme avant et mise sur les impôts et la dette pour assurer les fins de mois plutôt que de s’attaquer aux causes structurelles du déficit. Ce renoncement fragilise durablement nos finances publiques et repousse les décisions qui s’imposent.
Remettre le travail au cœur de la stratégie économique
L’urgence est claire : plus d’emplois, un travail qui paye mieux, une baisse et une plus grande
efficacité de la dépense publique. Cela passe par une fiscalité compétitive, stable et une baisse réelle des charges. Ce budget fait tout le contraire.
Plutôt qu’un texte improvisé et fiscalement punitif, mieux vaudrait reconduire un budget technique qui aurait à minima le mérite de la stabilité et de ne pas être nocif pour l’économie. CroissancePlus appelle à une stratégie budgétaire qui améliore la gestion des dépenses publiques et stimule l’économie
« La France a besoin d’un budget qui libère le travail, pas qui le pénalise. Alourdir le coût du travail et retarder les réformes, c’est casser la dynamique de création d’emplois et le financement de notre modèle social » déclare Virginie Calmels, Présidente de CroissancePlus.
A propos de CroissancePlus :
Premier réseau français des entrepreneurs de croissance crée en 1997, CroissancePlus se veut force de propositions et d’influence auprès des pouvoirs publics et leaders d’opinion pour favoriser la croissance des entreprises et la création d’emplois en France. L’association représente 500 entrepreneurs soit 11 milliards de chiffres d’affaires cumulés et 100 000 emplois cumulés.