La page de la Covid est bien refermée, et le tourisme mondial a repris sa course effrénée. Depuis plusieurs trimestres, les résultats du premier groupe hôtelier européen, Accor, témoignent de cette envie de voyager.
Il faut dire que son PDG, Sébastien Bazin, à la tête d’Accor depuis plus de dix ans, a transformé le groupe en le rendant plus international et haut de gamme. Il a vendu les murs pour se concentrer sur les marques, créant un portefeuille diversifié comprenant des enseignes de luxe centenaires et des marques d’hospitalité plus récentes et créatives. Accor, avec un chiffre d’affaires de 320 millions d’euros et 1.800 salariés, cherche à répondre aux attentes contemporaines et ludiques de sa clientèle.
C’est le segment lifestyle du groupe qui connaît une croissance trois fois plus rapide que les enseignes classiques du groupe, avec des rentabilités 50 % plus élevées.
Fort d’un portefeuille enrichi de 53 nouveaux hôtels, soit plus de 8.000 chambres supplémentaires, le groupe a confirmé ses perspectives de croissance à moyen terme, à savoir notamment une croissance du RevPar comprise entre 3 % et 4 % par an sur la période 2023-2027, une progression annuelle de l’excédent brut d’exploitation entre 9 % et 12 %, ou encore un retour à l’actionnaire de 3 milliards d’euros sur la période.
Autre point positif pour le groupe, les analystes de JP Morgan viennent de publier une note où ils adoptent une position « légèrement plus positive » sur les hôtels européens l’année prochaine. Ils estiment que la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine pourrait favoriser un dollar fort face aux autres devises, ce qui stimulera probablement la dynamique du secteur du tourisme en Europe. Accor pourrait ainsi en profiter.
En dépit de son gain de plus de 33 % depuis le début de l’année, le titre continue de se traiter avec une décote historique à la fois par rapport à ses pairs américains et à ses ratios moyens.
Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés chez eToro