Au cours de la semaine, la parité dollar/yen a connu une forte volatilité. Lundi 29 avril, la devise japonaise a chuté à son plus bas niveau face au dollar depuis 1990, s’approchant des 160 yens pour 1 dollar, avant de remonter à 153 yens pour 1 dollar. Ce mouvement a notamment été attribué à une double intervention des autorités japonaises sur le marché des changes, lundi et mercredi, bien que le gouvernement japonais n’ait pas confirmé ces rumeurs.
Le déclin de la devise japonaise s’observe depuis le début d’année 2022. En cause : la résilience de la croissance américaine, qui participe à renforcer le dollar, mais aussi une forte divergence en matière de politiques monétaires. La Banque du Japon n’abandonne en effet que très graduellement sa politique ultra- accommodante, avec un taux directeur toujours proche de 0%, tandis que la Fed, et plus généralement
l’ensemble des banques centrales occientales, ont adopté depuis deux ans une politique monétaire restrictive, caractérisée par des taux élevés.
Dans ce contexte, les investisseurs se détournent de la devise japonaise et préfèrent notamment se tourner vers des fonds monétaires américains, dont la rémunération dépasse actuellement 5% par an. La perspective d’un maintien des taux américains à un niveau élevé pour une période prolongée (« higher for longer ») a renforcé l’attrait du dollar face au yen depuis le début de l’année. Pour lutter contre ce phénomène, les autorités japonaises ont répété à plusieurs reprises qu’elles se tenaient prêtes à intervenir à tout moment pour enrayer la dépréciation du yen.