Salon SIMI 2024 – Le SIMI aborde la fabrique de la ville à l’aune de l’IA avec Hubert Béroche, fondateur d’Urban AI
Urban AI est une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle urbaine, auteur d’un rapport sur « l’IA générative et la ville » pour aider les collectivités et les administrations locales à mieux comprendre et maîtriser les données urbaines.
L’intelligence artificielle (IA) et l’immobilier se trouvent à l’intersection de grandes transformations économiques, sociales et environnementales.
Alors que la technologie redéfinit la manière dont les villes sont conçues, gérées et habitées, elle s’affirme aussi comme un puissant levier pour répondre aux défis contemporains. L’IA relève, en effet, un double enjeu d’optimisation des process existants et d’accélérateur de changement systémique vers des modèles urbains plus durables et résilients, voire même d’anticipation des risques climatiques.
À l’issue d’un voyage exploratoire de six mois dans douze villes intelligentes à travers le monde, Hubert Béroche s’est interrogé sur l’intégration de l’IA dans les dynamiques urbaines. Quels sont les outils nécessaires pour construire des villes écocitoyennes, respectueuses de l’environnement et inclusives ? Quels sont les atouts et les risques inhérents à l’utilisation de ce formidable outil de transformation de la ville qu’est l’IA urbaine ?
L’IA, un enjeu d’optimisation
» Déjà utilisé par de nombreuses organisations urbaines comme par des acteurs immobiliers, l’IA fluidifie les processus existants, que ce soit
en externe, en améliorant la gestion des infrastructures, la mobilité, l’efficacité énergétique, la planification urbaine…, ou en interne pour une automatisation des tâches administratives, une amélioration de l’expérience client, un gain de temps, d’argent et de productivité. »
L’IA, un enjeu de changement systématique
« L’IA peut être utilisée comme un point de bascule pour imaginer de nouveaux modèles urbains plus durables : urbanisme de proximité, densité plus vertueuse… Accélérateur de transition systémique, elle redéfinit les approches en remettant en question des paradigmes établis comme, par exemple, la place centrale de la voiture. Et permet de générer une autre fabrique de la ville qui ne se contente plus de répondre aux besoins présents mais anticipe les besoins futurs. »
L’IA et l’adaptation climatique
» À ce titre, l’anticipation des changements climatiques devient un impératif pour faire émerger un secteur immobilier durable et résilient. En s’appuyant sur des modèles prédictifs sophistiqués, l’IA aide à imaginer des villes capables de s’adapter aux phénomènes climatiques extrêmes, tout en réduisant leur empreinte écologique. Ce double défi, à la fois technologique et environnemental, constitue un enjeu majeur pour l’immobilier de demain, appelant à une intégration harmonieuse de l’innovation et de la responsabilité écologique.
Il repose aussi sur la « pluralité » des IA, c’est-à-dire un usage territorial adapté aux villes. Cette personnalisation est essentielle pour répondre aux enjeux locaux, qu’il s’agisse de gestion des ressources, de mobilités ou de services publics.«
Une vision collaborative et écologique de l’IA
« La fabrique de la ville est complexe. L’IA urbaine concentre une prolifération d’Intelligences Artificielles : acteurs publics, société civile, entreprise, monde académique… Un espace politique est aujourd’hui en train de se reconfigurer. Il appelle à une vigilance sur les points de convergence ou de divergence de ces différentes approches et induit un comportement éthique : l’utilisation de l’IA se doit d’être fédératrice et inclusive (l’IA est au
service des citoyens et de l’environnement et non l’inverse) de même qu’écologique car l’IA est très consommatrice d’énergie et de ressources.
Capitaliser sur les réseaux existants est essentiel pour mutualiser des ressources et des expertises afin de mieux appréhender et gouverner l’IA.
Voire en créer de nouveaux, spécifiquement dédiés à la gouvernance des IA urbaines. »