sam. Déc 21st, 2024

Plus de dix ans après la crise des dettes souveraines qui a touché l’Union européenne, et plus particulièrement la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie, une nouvelle crise de même nature est-elle possible ? Une note publiée le 23 août sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI) par huit économistes du département Europe de l’institution souligne que la situation européenne en matière de finances publiques pourrait rapidement devenir alarmante. 

 

Les économistes du FMI mettent en avant la détérioration des perspectives de stabilisation de l’endettement dans la plupart des pays européens. Au cours des quatre dernières années, l’endettement moyen en Europe a augmenté de 7,6 points de pourcentage du PIB. Pour les six prochaines années, ils prévoient que les déficits primaires devraient rester élevés compte tenu de l’évolution des dépenses publiques. Ces déficits, combinés à une faible croissance, devraient entraîner une augmentation de la dette publique. En moyenne, en 2029, la dette publique des pays européens développés (Europe de l’Ouest) s’établirait à 89,1 % du PIB, contre 88,5 % en 2023. Pour les pays d’Europe émergente, le taux d’endettement passerait sur la même période de 40,3 % à 46,8 % du PIB.

 

Pour les auteurs de l’étude, l’aggravation de la dette publique est en grande partie imputable à « des déficits primaires plus élevés » (hors service de la dette). Pour l’ensemble de l’Europe, les dettes publiques devraient se stabiliser, voire reculer, grâce à une réduction des déficits primaires autour de 1 % ou même 0 % du PIB. Néanmoins, dans certains pays comme la Belgique, la France et l’Italie, la maîtrise de la dette ne serait pas assurée.

 

Compte tenu du risque d’emballement des dettes en Europe, le FMI recommande « une consolidation budgétaire plus importante et plus ciblée que celle envisagée dans le cadre des politiques actuelles des autorités ». La France est particulièrement pointée du doigt dans le rapport du FMI. Pour stabiliser la dette publique à partir de 2024, le pays devrait ramener son déficit primaire à 1 % du PIB, sachant que ce déficit devrait s’élever à 2,8 % en 2024 et à 1 % en 2025. Si la France souhaite stabiliser sa dette à partir de 2029, il lui faut réduire son déficit primaire à seulement 0,7 % du PIB. Selon les économistes du FMI, la dette publique française pourrait dépasser 115 % du PIB en 2029, contre 110,6 % en 2023.

 

La Belgique et le Royaume-Uni sont également confrontés à un problème de maîtrise de leur dette publique. Ces pays devraient atteindre respectivement 115,6 % et 110,1 % du PIB en 2029. L’Italie reste aussi en tension financière. Elle a été placée, comme la France, en procédure de déficit excessif. Malgré ses efforts d’assainissement budgétaire, qui ont conduit à un excédent primaire, sa dette publique pourrait augmenter d’ici 2029 et dépasser 145 % du PIB. À l’inverse, des pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne devraient réussir à réduire leur endettement public d’ici à 2029.

 

L’aggravation de la dette publique est en partie imputable à la faible croissance du PIB. Les prévisions de croissance du FMI pour presque tous les pays européens ont été optimistes ces dernières années pour de nombreux pays européens conduisant à des révisions à la hausse du poids des dettes publiques au sein du PIB. La diminution de la productivité et le déclin démographique compromettent les capacités d’atteindre une croissance élevée en Europe. Les États sont également confrontés à des besoins importants en matière de dépenses publiques : vieillissement de la population (retraites et santé), sécurité extérieure et transition écologique. Ces coûts ne sont généralement pas encore pleinement pris en compte dans les projections budgétaires. Selon la note du FMI, la hausse des dépenses publiques pourrait atteindre 5,5 % du PIB par an d’ici à 2050 pour les pays européens avancés, et environ 8,5 % du PIB pour les pays d’Europe centrale, orientale et du Sud-Est. La dette publique n’a pas fini de préoccuper les gouvernements et les investisseurs. 

 

Une stabilisation de l’emploi salarié en France 

 

Après une forte augmentation entre 2021 et 2023, le nombre d’emplois tend à se stabiliser. Au deuxième trimestre 2024, selon l’INSEE, l’emploi salarié en France a légèrement diminué avec une perte de 12 900 emplois, après une augmentation de 0,3 % au premier trimestre 2024 (+78 600 emplois). Le nombre total d’emplois reste cependant supérieur de 0,5 % à son niveau d’un an auparavant, soit une augmentation de 131 600 emplois, et dépasse de 5,1 % son niveau d’avant la crise sanitaire, fin 2019, ce qui représente 1,3 million d’emplois supplémentaires, dont un tiers en contrats d’alternance.

 

L’emploi salarié dans le secteur privé a reculé de 0,1 % au deuxième trimestre 2024, soit une perte de 28 500 emplois, après une augmentation de 0,3 % (+57 500 emplois) au premier trimestre. Il se situe ainsi 0,3 % au-dessus de son niveau du deuxième trimestre 2023 (+60 700 emplois) et 5,8 % au-dessus de son niveau de fin 2019 (+1,1 million d’emplois). En revanche, l’emploi salarié dans la fonction publique a augmenté de 0,3 % (+15 600 emplois) après une hausse de 0,4 % (+21 000 emplois) au trimestre précédent. Sur un an, cela représente une augmentation de 1,2 % (+70 800 emplois), et de 3,0 % depuis son niveau d’avant-crise (+200 000 emplois).

 

Chômage en baisse en zone euro au mois de juillet 

 

En juillet 2024, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était de 6,4 %, selon Eurostat, en baisse par rapport au taux de 6,5% enregistré en juin 2024 et au taux de 6,6% en juillet 2023. Le taux de chômage de l’Union européenne (UE) était de 6,0 % en juillet 2024, stable par rapport aux taux enregistrés en juin 2024 et en juillet 2023. Eurostat estime qu’en juillet 2024, 13,108 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, dont 10,990 millions dans la zone euro. En juillet 2024, 2,818 millions de jeunes (de moins de 25 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2,263 millions dans la zone euro.

Le taux de chômage des jeunes s’est établi à 14,5 % dans l’UE, en baisse par rapport au taux de 14,6 % enregistré en juin 2024, et à 14,2 % dans la zone euro, en baisse par rapport au taux de 14,4% enregistré le mois précédent. La Tchéquie, la Pologne, Malte et l’Allemagne étaient en situation de plein emploi en juillet. La France, en revanche, reste au-dessus de la moyenne européenne en matière de chômage.

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