Les tendances sont inchangées sur les principales matières premières.
Les positions acheteuses de la part des institutionnels ont augmenté de 54% en une semaine pour atteindre un point haut de 21 mois sur le coton. Le mouvement de hausse est alimenté par une baisse de l’offre attendue cette année.
Energie
Seule surprise cette semaine : le repositionnement à l’achat des institutionnels sur l’énergie. Les positions acheteuses ont augmenté de 17% sur le pétrole et de 16% sur le gaz naturel (point haut de deux ans) en une semaine. C’est de la spéculation, selon nous. Ce n’est pas durable.
Cette dernière semaine, le marché énergétique n’a, pour le moment, pas dévié de sa trajectoire baissière :
Gaz : -4,4% sur les prix pour 2025 et -8,2% pour les prix de mars 2024. Le marché du gaz est actuellement pris entre une offre quasiment excédentaire et une demande qui continue de faiblir, permettant ainsi aux prix de continuer à chuter. Les flux de Norvège à destination de l’Europe sont proches de 100% de leur capacité d’exportation et ceux de GNL sont remontés entre 3,5 et 4 TWh/J la semaine passée. Par répercussion, et également du fait des températures élevées, les stocks de gaz du continent n’ont diminué que de 1% sur la semaine et s’établissent à 62% de remplissage. La demande de gaz, principalement industrielle et pour la production d’électricité, continue de diminuer.
Électricité : -7,2% sur les prix pour 2025 et -5,5% pour les prix de mars 2024. Le prix de l’électricité a pu diminuer largement la semaine passée grâce à la baisse des prix du gaz et du CO2, formant ainsi un nouveau seuil pour les coûts marginaux des centrales thermiques. Cela a permis au prix de l’électron pour 2025 de passer sous la barre des 70 €/MWh. De meilleures perspectives de production solaire et éolienne, ainsi qu’un niveau de disponibilité nucléaire toujours conséquent pour la période (42 GW), éludent également la possibilité d’une nouvelle hausse des prix pour le moment. De même que pour le gaz, la demande en électricité de la France continue de diminuer.
CO2 : -8,7% sur les quotas pour décembre 2024. Le prix du CO2 s’est à nouveau effondré la semaine passée et se rapproche grandement des 50 €/tonne. Les indices manufacturiers du continent européen publiés récemment sont dégradés, signifiant que les industriels vont moins produire et donc moins polluer, nécessitant d’acheter moins de quotas pour couvrir leurs émissions. S’ajoute à cette situation les nombreuses positions baissières prises par les acteurs de marché.
Pétrole : -2,6% sur le prix du pétrole brut. La chute des prix du pétrole la semaine passée trouve son explication dans des facteurs économiques plutôt que des rebondissements géopolitiques. La Fed américaine va repousser ses baisses de taux aux USA en raison d’une inflation toujours élevée dans le pays, ce qui risque d’avoir des répercussions sur la demande de pétrole. En parallèle, la valeur du dollar s’est renforcée, ce qui tend également à faire diminuer le prix du pétrole.
Coton
Les prix continuent de grimper en cette fin de mois. Le déficit d’offre devrait atteindre 400 000 tonnes sur la saison 2023/24. Ce sera la troisième année consécutive de déficit, essentiellement en raison de conditions climatiques très défavorables (déficit de 99 000 tonnes pour 2022/23 et de 216 000 tonnes pour 2021/22).
Cacao
Les prix continuent de grimper en cette fin de mois. Le déficit d’offre devrait atteindre 400 000 tonnes sur la saison 2023/24. Ce sera la troisième année consécutive de déficit, essentiellement en raison de conditions climatiques très défavorables (déficit de 99 000 tonnes pour 2022/23 et de 216 000 tonnes pour 2021/22).
Indonésie : histoire de famille
L’Indonésie est un marché difficile d’accès mais incontournable pour les entreprises et les investisseurs. Depuis 2014, le pays a connu une croissance régulière de 5% par an. C’est un poids lourd démographique. Il est dans une situation géographique centrale pour le commerce international entre l’Asie et l’Europe. En outre, il représente près de 50% de la production mondiale de nickel – un métal indispensable pour la transition énergétique.
Depuis le 14 février, l’Indonésie a un nouveau président élu. C’est l’actuel ministre de la Défense Prabowo. En Indonésie, comme dans beaucoup de pays émergents, la politique c’est une histoire de famille.
Par Defthedge et Omnegy