jeu. Nov 21st, 2024

Les inquiétudes sur les répercussions de la guerre en Ukraine et le ralentissement économique en Chine s’avèrent réelles. L’Euro a atteint le niveau le plus bas que nous ayons connu depuis cinq ans face au Dollar, en chutant sous la barre de 1,06 dollar. 

iBanFirst, fintech des paiements internationaux pour les entreprises, vous propose de revenir les actualités de ces derniers jours concernant les marchés financiers.

Que se passe-t-il ces derniers jours sur les marchés financiers ? 

 

Europe : 

 

Il y a une crainte d’un double choc sur la demande et sur l’offre : 

  • Choc sur la demande : inflation galopante et répercussions du conflit en Ukraine. Cette crainte d’un choc sur la demande se traduit par la publication d’un indice de confiance des ménages allemand, à son plus bas niveau historique, depuis 2001.

  • Choc sur l’offre : retour du COVID en Chine et des mesures fortement restrictives des autorités (Shanghai), ceci créant des retards d’approvisionnement au départ de la Chine et à destination des pays européens. 

 

Si la situation sanitaire chinoise perdure, des risques de pénuries seront à envisager, de manière analogue à la période S2 2021.

 

Conflit en Ukraine : 

 

L’EUR est impacté par la coupure d’alimentation en gaz à destination de la Pologne et la Bulgarie car les marchés craignent l’étape suivante, à savoir l’Allemagne, locomotive de l’UE, fortement dépendant du gaz russe (plus gros consommateur en volume). Ces craintes ont évidemment fait bondir le cours du gaz ces derniers jours. De façon antagoniste, la quasi-totalité des indices européens est dans le rouge.

 

Politique monétaire :

 

La prochaine réunion de la FED (la banque centrale américaine) du 4 mai sera déterminante quant à l’évolution de l’EURUSD au cours des prochaines semaines. 

 

Le chômage est à son plus bas historique et l’inflation est à un point haut depuis le début des années 1980. Ce qui offre le contexte idoine à Powell pour resserrer sa politique monétaire une seconde fois, après Mars de cette année, c’est-à-dire, rendre l’accès au dollar plus coûteux, dit autrement, faire s’apprécier le dollar. La dernière probabilité publiée pour une telle décision de la FED, dès ce mois de Mai, est de 84%.

 

La situation en Europe ces derniers jours, marqué par un renchérissement du conflit en Ukraine et de l’impact plus prononcé de la situation sanitaire chinoise sur l’Europe ainsi que son homologue américain, réduise chez les investisseurs la volonté de croire que la BCE interviendra davantage que l’arrêt du programme de rachats d’obligations, annoncé pour le 3ème trimestre de cette année.

 

La BCE, bien malgré elle, est aujourd’hui regardée comme la grande banque centrale qui sera la moins interventionniste sur l’inflation de sa zone économique (en comparaison de la FED, la BoE en Angleterre, la BoC au Canada).

 

L’EURUSD est actuellement à un plus bas depuis 5 ans, seul une courte période précédant le début du mandat Trump, avait offert à l’USD une valorisation encore plus forte face à l’EUR, au cours des presque 20 dernières années. Cette faiblesse de l’EUR s’explique par la juxtaposition d’éléments tous défavorables à l’EUR : crainte d’un accroissement de la divergence monétaire entre BCE et FED, cette crainte étant croissante face au renchérissement du conflit en Ukraine et de la COVID en Chine, induisant un risque d’approvisionnement en énergie (Ukraine) ainsi qu’un double choc sur la demande (Ukraine et Chine) et l’offre (Chine).

 

On observe que l’ensemble des intervenants sur le marché du change à terme, c’est-à-dire les investisseurs se positionnant sur l’orientation future de l’EURUSD, considèrent qu’il y a une probabilité équivalente d’être au-dessus ou en dessous du niveau de 1.0750, dans un an. 

Ce niveau de 1.0750 était il y a encore 3 jours, le plus bas niveau depuis Mars 2020 et la fameuse journée historique sur les marchés européens et américains. Ce ne sont pas les investisseurs qui font le marché, néanmoins cela démontre la crainte de ceux-ci d’un EURUSD durablement bas.

 

William Gerlach / Country Manager France chez iBanFirst

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