lun. Déc 23rd, 2024

David Collinsprofesseur en droit économique international à City University of London.

« La date limite pour la demande de prolongation de la période de transition approche à grands pas et certains éléments laissent penser que les négociations en vue d’un accord de libre-échange ne sont pas sur la bonne voie. Force est de constater que l’UE parvient rarement à un accord avant les toutes dernières étapes et il existe des divisions marquantes entre les deux parties notamment en ce qui concerne la pêche et l’alignement des réglementations. De toute évidence, le gouvernement britannique ne demandera pas de prolongation, ni même ne donnera pas suite à une demande de l’UE allant dans ce sens, car cela constituerait une violation des promesses faites lors des élections de décembre 2019.

 

Les tentatives d’utiliser la crise du Covid-19 comme prétexte pour prolonger la période de transition sont intenables. Il n’y a aucune raison que les négociations ne puissent pas se poursuivre, comme elles se font depuis le mois d’avril grâce aux vidéoconférences. Par ailleurs, il est évident que le ralentissement économique attendu dans le courant de l’année et au-delà pourrait en réalité atténuer certaines des répercussions négatives d’un Brexit sans accord. Les longues files de camions à Douvres ne verront probablement jamais le jour car le commerce a déjà chuté à des niveaux jamais vus depuis des décennies. La poursuite des versements au budget de l’UE serait désastreuse pour le Royaume-Uni dans les années à venir, étant donné les niveaux historiques de la dette résultant de la crise du coronavirus. Une adhésion prolongée à l’UE est encore plus risquée en raison des plans de relance massifs mis en place pour les États du sud de l’UE, dont beaucoup sont au bord de la faillite. La période de transition a été nettement plus favorable à l’UE qu’au Royaume-Uni (paiements en cours pour l’accès au marché unique sans rôle dans l’établissement de lois et sans le siège à la CJCE) et cela ne peut plus durer. Il y a encore de bonnes chances qu’un accord minimal couvrant les droits de douane et les quotas sur les marchandises soit conclu avant la fin de l’année, mais même sans cela, un Brexit de l’OMC sans accord est de loin préférable au statu quo. »

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