*Pulse, outil propriétaire de Fluence, est la boussole qui permet à Fluence et à d’autres family offices l’utilisant de déterminer leur position dans le long cycle des marchés financiers. Les experts de Fluence se tiennent à votre disposition pour plus d’information sur le sujet.
Bons du Trésor américain : Les États-Unis peuvent-ils se permettre des taux aussi élevés ?
La politique américaine axée sur le protectionnisme et l’imposition de droits de douane élevés alimente les pressions inflationnistes aux États-Unis.
En réponse, la Réserve fédérale est contrainte de maintenir ses taux directeurs à un niveau élevé – entre 4,25 % et 4,50 % au 31 mars 2025 – tandis que la Banque centrale européenne a déjà amorcé un cycle de détente monétaire, avec trois baisses de taux ces derniers mois, portant le taux de dépôt à 2,50 %.
La dette publique américaine représente aujourd’hui plus de 120 % du PIB, soit environ 36 000 milliards de dollars, dont plus de la moitié (près de 20 000 milliards de dollars) devra être renégociée d’ici 2028. Une grande partie de cette dette a été contractée lors de la période du COVID, lorsque les taux étaient historiquement bas.
Au cours de son mandat Donald Trump devra faire face à ce « mur de la dette », limitant ainsi ses marges de manœuvre. Le déficit budgétaire américain, combiné à une hausse durable de la charge d’intérêts, pourrait contraindre toute politique ambitieuse de relance ou d’investissements.
En conclusion, la capacité d’action des États-Unis apparaît restreinte compte tenu de leur niveau d’endettement, cela pourrait peser lourdement dans les futures négociations commerciales et tarifaires qui se tiendront avec le reste du monde.
Actions Américaines : Est-ce le moment de remettre du risque ?
La surperformance des marchés américains en 2023 et 2024 a conduit les niveaux de valorisation des sociétés composant le S&P 500 à des zones sensiblement supérieures à leur moyenne historique.
Au 31 janvier, le ratio cours/bénéfices attendus à 12 mois (forward P/E) dépassait 22,2x, tiré par plusieurs segments du marché — notamment la technologie.
Comme le rappelait Mark Twain, « l’histoire ne se répète pas, mais elle rime ». Il nous a donc semblé pertinent d’étudier la performance annualisée du S&P 500 sur 10 ans lorsque de tels niveaux de valorisation ont été observés par le passé.
Depuis la création de l’indice dans les années 1950, la performance annualisée à 10 ans d’un portefeuille investi à ces niveaux s’est inscrite dans une fourchette allant de -3% à +4%, avec une moyenne proche de 0%.
La volatilité récente des marchés, entraînant une contraction des multiples, a toutefois permis une légère amélioration de l’espérance de performance à 10 ans, qui se situe désormais dans une fourchette historique de 3% à 8% par an. Dans un environnement de taux relativement élevés (environ 4.5%), la prime de risque reste encore quasi nulle.
En conclusion, certains points d’entrée redeviennent progressivement attractifs, mais il nous semble prématuré d’opérer un revirement majeur de notre politique d’allocation.
Actions : Quel style de gestion privilégier ?
Après plus d’une décennie largement favorable au style de gestion « Croissance » depuis la crise financière de 2008, la période COVID avait laissé entrevoir un retour du style « Value ».
Cette rotation s’est ancrée plus durablement en Europe, mais le marché américain a suivi un tout autre chemin, avec l’envolée du secteur technologique porté par les « Magnificent 7 » au cours des deux dernières années.
Le début d’année 2025 a permis aux secteurs défensifs — historiquement moins chèrement valorisés — de démontrer à nouveau leur résilience.
Longtemps délaissés par les investisseurs, ces segments de marché se négocient aujourd’hui à des niveaux qui nous paraissent plus raisonnables.
Dans cet environnement, nous privilégions les entreprises opérant dans des secteurs défensifs, dont les valorisations nous semblent cohérentes avec leur potentiel de croissance à long terme.
Enfin, nous veillons à limiter l’exposition aux secteurs les plus vulnérables à une montée des tensions commerciales, à l’instar d’une augmentation des droits de douane ou d’un repli des échanges internationaux entre certaines grandes puissances.
Focus : Baromètre d’allocation Fluence
Notre baromètre d’allocation Pulse a connu une contraction au mois de mars, passant d’une déviation de +2 écarts-types à environ 1.5 écart-type. Cette évolution s’explique principalement par la compression des valorisations et le repli de l’optimisme des investisseurs.
Nous entrons désormais dans une « zone de repli », modérément favorable à la détention d’actifs risqués, qui appelle à la prudence et sélectivité.
La hausse de la volatilité observée depuis plusieurs semaines nous a permis de renforcer le poids des actifs risqués, désormais proche de la neutralité dans nos portefeuilles moyen et long terme.
Par ailleurs, nous avons engagé depuis plusieurs mois une collaboration avec plusieurs ingénieurs financiers et prévisionnistes afin de renforcer la robustesse statistique de notre modèle. Ces recherches nous ont conduit à l’intégration de nouveaux indicateurs.
Pour rappel, cet outil est conçu comme un support d’aide à la décision dans notre processus d’allocation, et ne reflète pas un positionnement systématique de nos portefeuilles.
À propos de Fluence
La mission de Fluence est d’« enrichir le quotidien » en saisissant chaque jour les opportunités pour améliorer la vie des familles qui lui font confiance. De cette mission découle sa volonté de mutualisation : mettre en commun avec ses clients, ses forces et ses ressources pour construire des solutions d’investissement et technologiques qui améliorent la gestion de leur patrimoine. Cette mutualisation qui garantit l’alignement de ses intérêts avec ceux de ses clients repose sur la solidité de l’équipe combinée à son indépendance technologique et capitalistique.