mer. Avr 24th, 2024

Alors que le gouvernement a présenté son plan de sobriété, le Printemps de l’économie et OMNES Éducation ont dévoilé les résultats d’un sondage Opinionway sur la perception qu’ont les Français de la sobriété énergétique : ses avantages et ses freins, les efforts qu’ils sont prêts à faire, ceux qu’ils font déjà, leurs attentes en termes de politiques publiques ou encore vis-à-vis de leurs entreprises. Confrontés à cet enjeu économique mondial et aux incitations du gouvernement que pensent et que veulent les Français ? Un constat fort : Les femmes et les hommes ne sont pas égaux non plus dans la sobriété. Qu’attendent les Français de l’état ?

Les Français expriment des attentes envers l’Etat

La rénovation énergétique des logements les moins bien isolés (dits « passoires thermiques ») déjà ciblés par le gouvernement au travers de sa loi Climat et Résilience, est de loin la politique publique prioritaire pour les Français (42%). Suivent le développement des énergies renouvelables (33%) et la lutte contre l’obsolescence programmée (33%). Ces priorités sont en cohérence avec les mesures citées spontanément par les Français qui privilégient des mesures allant vers une meilleure gestion de la consommation d’énergie (31%).

Un deuxième groupe de mesures citées par environ un quart des interviewés se distingue : la réduction des emballages (29%), privilégier le fret ferroviaire au transport routier (26%) et développer l’énergie nucléaire (25%). Autre débat de la rentrée : l’instauration d’une taxe sur les superprofits des entreprises est prioritaire pour 22% des Français.

Les mesures les moins prioritaires pour les Français concernent la voiture, sujet particulièrement sensible comme l’avait montré le rejet de la taxe carbone en 2018 et 2019. L’interdiction de vendre des véhicules thermiques neufs avant 2035 et la réduction de la vitesse maximale sur l’autoroute ne sont citées que par 6% des interviewés.

Incitation ou sanction ?

Si les objectifs sont assez clairs, la méthode pour parvenir à organiser une société plus sobre énergétiquement paraît plus floue. La méthode la plus citée est le recours à  des méthodes incitatives – comme des taxes ou subventions – destinées à orienter les comportements sans rien imposer (38%). Mais près d’un tiers des Français (31%) estiment qu’il serait préférable de laisser les acteurs modifier eux-mêmes leur comportement. Et 28% des personnes interrogées, conscientes des limites des autres méthodes face à l’urgence climatique, considèrent qu’il est préférable de prendre des mesures contraignantes quitte à restreindre certaines libertés.

La position de chaque interviewé diverge en fonction des opinions politiques : les mesures incitatives sont privilégiées par 53% de sympathisants de la France insoumise et 47% des sympathisants de Renaissance. En revanche, l’approche libérale laissant la liberté à tous les acteurs de modifier leurs comportements convainc davantage les personnes proches de l’extrême-droite (41%).

Comment perçoivent-ils le rôle de l’entreprise dans la perspective de sobriété ?

Alors que 87% d’entre eux jugent la transition vers une société plus sobre comme une nécessité, les salariés estiment que plusieurs actions efficaces pourraient être mises en place dans leur entreprise. Parmi celles-ci, trois actions seraient efficaces pour plus de quatre salariés sur cinq :

  • Privilégier les fournisseurs  locaux (85%, dont 35% estimant que cela serait très efficaces)
  • Relocaliser la production en France ou en Union Européenne (84%, dont 41% très efficaces)
  • Limiter les déplacements des dirigeants (81%, dont 38% très efficaces).

En revanche, la réduction du confort par la baisse du chauffage ou la limitation des fournitures de bureau est l’action qui convainc le moins même si elle considérée comme efficace par plus de deux tiers des actifs (69%).

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