mar. Déc 3rd, 2024

Par le cabinet de conseil et d’audit PwC

 

résultats de son étude mondiale Global M&A Industry Trends : 2024 Mid-Year Outlook

  • Le volume des transactions de M&A a connu une baisse de 14 % par rapport au second semestre 2023 au niveau mondial
  • La valeur des transactions a diminué de seulement 1 % en ce premier semestre, en raison de l’activité des méga-deals dans les secteurs de la technologie et de l’énergie
  • Les méga-deals ont augmenté de 16 % durant les premiers mois de 2024, avec 35 deals annoncés à plus de 5 milliards de dollars

 

PWC identifie les principaux facteurs macroéconomiques qui pourraient être la clé pour redonner confiance aux acteurs du M&A et permettre un retour à un niveau plus équilibré d’activité de fusions-acquisitions. 

 

« Une préparation solide et le rétablissement de la confiance seront essentiels pour la reprise de l’activité de fusions-acquisitions. Nous voyons déjà des signes indiquant que la préparation des transactions s’accélère, et une fois que la confiance suivra, nous nous attendons à ce que le marché et les acteurs agissent rapidement, pour autant que le contexte politique le permette » déclare Stéphane Salustro, Associé responsable de l’activité Deals, PwC France et Maghreb.

 

Les facteurs incontournables du marché du M&A

 

Les sociétés en portefeuilles, qui sont plus de 27 000 dans le monde à être détenues par des fonds de Private Equity en ce début d’année, dont la moitié depuis plus de quatre ans, sont prêtes à être vendues. La pression à la vente augmente de la part des investisseurs. 

 

Les corporates se concentrent sur les fusions-acquisitions pour accélérer leur croissance et réaliser leur transformation. Cette recherche d’innovation vis-à-vis de leurs activités est devenue une nécessité du fait de l’environnement complexe et incertain dans lequel elles évoluent, entre défis macroéconomiques, enjeux géopolitiques et défis technologiques. 

 

L’IA, en particulier l’IA générative, pourrait jouer le rôle de catalyseur pour toutes sortes de transactions. Avec sa capacité à créer une économie de coûts considérable, à améliorer la proposition de valeur aussi bien qu’à la banaliser, l’IA peut perturber toutes les entreprises, du grand groupe international à la jeune start-up et impacter de nombreux secteurs et industries. 

 

La croissance externe va devenir nécessaire pour les entreprises, pour surmonter une faible croissance organique et stimuler leurs revenus, impactés par les facteurs macroéconomiques et les politiques monétaires de nombreux pays. 

 

Comment le marché des fusions-acquisitions se porte-t-il ? 

 

Contre toute attente, les banques centrales ont maintenu des taux d’intérêt élevés plus longtemps que prévu en ce début d’année. Le premier semestre 2024 a vu les volumes des transactions baisser de 14 % par rapport au S2 2023, poursuivant la tendance baissière amorcée dès 2022. La valeur des transactions a, quant à elle, diminué de seulement 1 %, principalement en raison de l’activité des méga-deals dans les secteurs de la technologie et de l’énergie. Les méga-deals ont augmenté de 16 %, avec notamment 35 deals annoncés à plus de 5 milliards de dollars du 1er janvier au 31 mai 2024.

 

Les tendances s’inversent dans certains secteurs, le marché actuel n’ayant épargné aucun secteur d’une baisse de l’activité M&A. Ainsi, même les secteurs les plus impactés par les mégas tendances mondiales ont pâti de la baisse des volumes des transactions, visible dans tous les autres secteurs. 

 

La part des corporates dans les fusions-acquisitions a augmenté de 4 points, pour atteindre 64 %. De fait, ce ne sont plus les fonds de Private Equity mais les corporates qui ont le dessus sur le marché. Ainsi l’activité M&A impliquant un fonds d’investissement a chuté de 18 % en cette première moitié d’année, contre 12 % pour les corporates. 

 

Reprise des fusions-acquisitions : les obstacles à surmonter

 

Comprendre les différents facteurs en jeu peut aider les acteurs à mieux évaluer les risques, à élaborer des scénarios et à développer des stratégies, ce qui leur donnera plus de confiance pour agir au moment opportun. Les taux d’intérêt, la valorisation, les élections politiques ainsi que le contexte géopolitique représentent les principaux obstacles à la reprise de l’activité M&A. La résolution de chaque incertitude, individuellement ou collectivement, pourrait ainsi entraîner un changement majeur sur le marché.

 

Les signaux précurseurs de la reprise sous surveillance

 

Bien que plusieurs facteurs contribuent à l’hésitation du marché du M&A, l’étude révèle également des marqueurs importants qui peuvent aider les acteurs à surmonter ces incertitudes, tels que :

  • La pression s’accroît sur les fonds de Private Equity, pour qu’ils restituent du capital. Certains investisseurs envisagent une introduction en bourse, mais la fenêtre d’action est étroite cette année, en raison des élections au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, entre autres.
  • Les volumes de dette / financement des fusions-acquisitions sont en passe de presque doubler par rapport à 2023, avec une activité d’émission plus forte sur les marchés obligataires à haut rendement et les marchés des prêts à effet de levier aux Etats-Unis ainsi qu’en Europe dans la première moitié de 2024. 
    • Les marchés des émissions obligataires à haut rendement aux Etats-Unis et en Europe ont atteint 201 milliards de dollars au premier semestre 2024, contre 223 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2023.
    • Les émissions des marchés de prêts à effet de levier ont atteint 359 milliards de dollars en cette première partie d’année, contre 379 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2023.
  • La marche en avant du Private Capital se poursuit avec environ 13 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion à l’échelle mondiale, en croissance d’environ 8 % par an au cours des cinq dernières années. 
  • L’investissement dans la transition énergétique devrait créer d’importantes opportunités de fusions-acquisitions, nécessitant des capitaux à la fois publics et privés. 
  • Les entreprises transforment leurs modèles opérationnels et économiques pour faire face aux perturbations technologiques et s’adapter aux autres mégas tendances, qui conduiront à la fois à des acquisitions et des cessions. 
  • Les opérations de restructuration et de distressed M&A offriront de nouvelles opportunités aux corporates acquéreurs qui cherchent à compléter leur maillage en matière de compétences et d’empreintes géographiques.

 

Action clé pour les acteurs : être prêts 

 

Compte tenu du calendrier incertain de la reprise des fusions-acquisitions et des défis actuels pour réaliser des opérations de M&A, il est plus important que jamais d’avoir une feuille de route stratégique claire avant de réaliser une opération de croissance externe. « Être préparé » est le message dominant. 

 

Pour les acheteurs, cela signifie se concentrer sur la stratégie, l’impact de l’IA, l’analyse de données, la rétention des talents clés, une approche en lien avec le développement durable et la mise en place d’une equity story convaincante. 

 

Pour les vendeurs, les points critiques à vérifier sont les revues stratégiques, la préparation approfondie avant la vente ainsi que la fiabilité des données des documents transmis. 

 

Acheteurs comme vendeurs devront être ouverts à des structurations alternatives, telles que des partenariats, des alliances, le maintien au capital du vendeur, des compléments de prix et d’autres formes de structuration du capital.

 

« La combinaison redoutable de taux d’intérêt élevés, des valorisations actuelles et des incertitudes politiques a été un obstacle à de nombreuses transactions. Néanmoins, le besoin stratégique de fusions-acquisitions continue de se renforcer, créant ainsi une demande refoulée qui devra être assouvie dès que tout ou partie de ces incertitudes sera levée » ajoute Benjamin Ribault, Associé Deals Clients & Market, PwC France et Maghreb

 

A propos de l’étude

L’étude Global M&A Industry Trends de PwC est une analyse semestrielle de l’activité des transactions mondiales dans 8 secteurs : marchés de consommation, énergie, services publics et ressources, services financiers, santé, industries et services, capital privé, immobilier, et technologies, médias et télécommunications. 

 

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