mer. Déc 18th, 2024

La première marque de luxe au monde, LVMH, vient de publier une nette décélération de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, principalement due à une base de comparaison défavorable et à la normalisation de la demande des clients après la période Covid. Ces chiffres montrent également que le secteur du luxe n’est pas à l’abri du ralentissement de l’économie mondiale.

Le chiffre d’affaires global est ressorti à 19,96 milliards d’euros contre 19,75 au T3 2022, soit une hausse de 1% sur un an, ce qui est inférieur aux prévisions de Bloomberg qui s’attendaient à plus de 21 milliards d’euros.

Deux facteurs expliquent ce ralentissement du chiffre d’affaires, tout d’abord une base de comparaison défavorable, notamment en Chine car le 3e trimestre 2022 a peut-être été son meilleur trimestre l’année dernière. En 2023, la croissance en Chine est plus lente que prévue et la reprise de l’activité post-pandémique n’a pas eu le décollage escompté.

Le 2e facteur est une demande des clients qui se normalise. En Europe, les ventes de LVMH ont progressé de 7% seulement, après des trimestres de progression à deux chiffres et les ventes aux États-Unis de 2%.

La décélération s’est fait sentir dans toutes les divisions. La Mode & Maroquinerie, qui contribue à plus de 60% au chiffre d’affaires, a vu sa croissance organique tomber au troisième trimestre sous la barre des 10% pour la première fois depuis 2020.

« La branche clé Mode & Maroquinerie a manqué l’objectif des analystes pour la première fois depuis de nombreuses années », illustrent les analystes de RBC. « Cela semble être un signe de poursuite de la modération, alors que les consommateurs reprennent leurs esprits après l’euphorie post-pandémique », a expliqué Luca Solca, analyste de Bernstein, dans une note. 

Les divisions Parfums & Cosmétiques et Montres & Joaillerie ont également vu leur croissance ralentir au troisième trimestre, à respectivement 9% et 3%.
Fait notable, les ventes de Vins & Spiritueux se sont repliées de 14%, le cognac Hennessy connaissant une normalisation de la demande post-Covid ainsi qu’un niveau de stock encore élevé chez les revendeurs.

Après trois années extraordinaires de rebond post-Covid, où la croissance était à deux chiffres, la normalisation du marché mondial du luxe est en train de s’opérer en raison de l’augmentation des taux d’intérêts et d’une inflation élevée plus longtemps que prévu.

Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés chez eToro

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *