mar. Déc 24th, 2024

Etude d’activité des acteurs français du capital-investissement français (entreprises et projets d’infrastructure) réalisée par France Invest (Association des investisseurs pour la croissance) et le cabinet Grant Thornton.

Le second semestre a été dynamique, signe de la vigueur et de la résilience du marché français.

Ce bilan d’activité repose sur la participation de 333 sociétés de gestion soit un taux de
couverture de 93 % des acteurs interrogés.

Bertrand Rambaud, président de France Invest, commente : « Dans un monde qui a
beaucoup changé depuis 2022, le niveau d’activité de notre industrie est resté significatif
en 2023 et a connu un net regain au 2d semestre. Les levées de fonds confirment
l’attractivité de notre marché auprès des investisseurs étrangers. Absentes au 1er
semestre, les levées de grande taille sont nombreuses et les investissements en nette
progression après l’été malgré l’absence de reprise des investissements supérieurs à
100 M€. Les résultats de l’étude témoignent de la résilience, de la solidité et de la maturité
de notre marché. Face à des conditions économiques plus complexes, l’industrie du
capital-investissement s’adapte et entend bien continuer à investir massivement dans
l’économie réelle. L’industrie et les énergies renouvelables, secteurs-clés au regard des
enjeux climatiques et d’industrialisation de notre territoire, ont bénéficié d’une attention
toute particulière de nos adhérents et nous ne pouvons que nous en réjouir pour
préserver notre souveraineté. »

 

Une année 2023 active, plus dynamique en France que la tendance mondiale ne pouvait le laisser penser, avec une hausse de l’activité au second semestre après deux semestres consécutifs de baisse.
• 31,2 Md€ ont été investis dans 2 748 entreprises et projets d’infrastructure ;
• 32,8 Md€ ont été levés auprès des souscripteurs, avec un rebond de 59 % au second semestre ;
• 1 345 opérations de cessions ont été réalisées.

 

1°) Sur les investissements : avec 31,2 Md€ injectés dans 2 748 entreprises et projets d’infrastructure, une année active pour la profession, avec un second semestre dynamique notamment dans les régions, et une part croissante de l’industrie et des énergies renouvelables, malgré un recul des tickets d’investissements supérieurs à 100 M€.

Les investissements, repartis à la hausse au 2d semestre 2023 (+ 25 % en montants et + 13 % en nombre par rapport au 1er semestre 2023) avec une reprise des opérations de 50 à 100 M€ et un maintien de la dynamique observée sur le midcap au 1er semestre 2023, s’établissent globalement à 31,2 Md€, ce qui témoigne une fois de plus de la résilience du marché français.

Dans un contexte économique plus difficile (hausse des taux d’intérêts), les chiffres annuels restent en retrait des deux dernières années (en lien notamment avec la baisse des opérations de grande taille sur l’ensemble de l’année) mais l’année 2023 constitue toutefois la troisième meilleure année de l’historique étudié, derrière 2021 et 2022 (+ 3 % en nombre d’entreprises accompagnées et – 14 % en montants investis par rapport à la période 2021/2022).

Le marché est ainsi resté plus actif que la tendance mondiale ne pouvait le laisser penser.
Comme les années précédentes, près de 80 % des investissements sont réalisés en France.

Outre le rebond observé au 2d semestre, nous relevons les enseignements suivants :
– L’industrie, avec 30 % des montants investis, est le 1er secteur financé (+ 8 % par rapport à la période 2021/2022). Le nombre d’opérations est par ailleurs en hausse significative (+ 12 %), signal positif dans un contexte de réindustrialisation du pays ;
– Forte de son implantation dans les territoires, la profession demeure active dans les régions (56 % des montants investis et du nombre d’opérations réalisés en France).
La hausse par rapport à la période 2021/2022 est de + 3 % en montants et + 8 % en nombre d’entreprises ;
– Dans un contexte d’accompagnement de la transition énergétique, le secteur des énergies renouvelables est le premier secteur d’investissement des fonds d’infrastructure avec 44 % des montants investis et 66 % des opérations réalisées ;
– Sur les segments du capital-innovation et du growth l’activité ralentit et se concentre surtout sur des opérations de réinvestissements dans des entreprises déjà en portefeuille pour accompagner leur développement.

 

2°) Sur les levées de capitaux : un rebond au second semestre (+ 60 %), davantage porté par des levées de grande taille qu’au premier semestre, qui témoigne de l’attractivité renouvelée du marché français à l’international (52 % des levées globales).
Malgré une diminution des allocations des investisseurs institutionnels (assureurs, caisses de retraite, secteur public, fonds souverains) dans un contexte toujours contraint par la transformation brutale des conditions macroéconomiques depuis 2022, les levées de capitaux des acteurs français du capital-investissement ont maintenu le cap en 2023.
Ces levées donnent les moyens de poursuivre l’accompagnement de l’économie française et européenne et déployant progressivement ces capitaux dans les prochaines années.

 

Les forces des acteurs français sont nombreuses :
– Une forte attractivité à l’international avec 52 % des capitaux levés à l’étranger (37 % hors fonds d’infrastructure) ;
– Des fonds de grande taille : 7 levées de plus d’1 Md€, dont 6 hors fonds d’infrastructure, un nombre inédit, et des levées inférieures à 500 M€ qui restent à des niveaux historiquement élevés ;
– Une progression des souscriptions des personnes physiques et des family office (hors fonds d’infrastructure), premiers souscripteurs français en montant, qui représentent désormais 23 % des engagements. Leur intérêt pour le capital- investissement se confirme (+ 14 % vs la période 2021/2022), appuyé par un regain de l’activité des fonds de fonds (27 % des engagements, + 6 % vs la période 2021/2022) ;
– La résilience des fonds de venture & growth. Dans un contexte plus complexe pour le financement des start-up et scale-up, les levées restent à un haut niveau avec 3,6 M€ supplémentaires qui devraient être affectés au financement de l’innovation dans les prochaines années.
Nous notons cependant que la part des fonds créés et ayant levé en 2023 est la plus faible sur les 5 dernières années. L’allongement du temps de réalisation des levées, un attentisme des investisseurs dans un contexte plus incertain expliquent en partie cette dynamique.

 

3°) Le marché des cessions affiche un niveau d’activité important en volume, à 9 Md€.
Les cessions sont en retrait par rapport aux années précédentes, en montants et en nombre d’opérations. Nous relevons toutefois un rebond des cessions au second semestre en nombre (762 contre 692). Dans un contexte où le temps de concrétisation des opérations s’allonge et où les conditions de financement sont plus difficiles, le marché reste confronté à des incertitudes qui pèsent sur sa reprise et cherche à s’adapter.
Ce sont notamment les cessions secondaires et les refinancements, en particulier de grande taille, sur les segments du capital-développement et du capital-transmission, ainsi que les refinancements, qui subissent cette situation. De leur côté, les segments du capital-innovation et du growth résistent (- 3 % en valeur et – 4 % en volume par rapport à la période 2021/2022) malgré une correction des valorisations en 2022.
Thierry Dartus, associé Transaction Advisory Services, Grant Thornton souligne : « Dans un contexte économique et géopolitique incertain, l’attractivité du capital-investissement aura encore démontré sa résilience. Le second semestre enregistre un retour des levées supérieures à 1 Md€ marquant l’intérêt des investisseurs étrangers pour un marché français dont la dynamique reste supérieure à celle des autres pays européens. En revanche, les levées comprises entre 500 M€ et 1 Md€ demeurent absentes sur l’année écoulée. Les montants investis (31,2 Md€) restent soutenus bien qu’en repli par rapport à 2022, en particulier sur le mid-market. Avec 30% des investissements dans l’industrie, le capital-investissement continue d’être un acteur important du soutien de la politique nationale de réindustrialisation. Le nombre de cessions enregistre sur l’année un recul malgré une relative stabilité des opérations secondaires. Bien que les conditions de marché restent compliquées en ce début d’année 2024, la stabilisation attendue des taux d’intérêt et de l’inflation ne peut que contribuer positivement à la poursuite de l’investissement sur les prochains mois. »

 

 

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