mar. Sep 9th, 2025

 L’analyse globale des salaires des cadres et des ETAM (employés, techniciens et agents de  maîtrise) indique une évolution de +3,3% en un an, soit une hausse de +15,7% en 5 ans Le salaire médian des cadres s’établit à 54 780 euros en 2025 

  • Le secteur des technologies connaît la plus forte revalorisation salariale : +4,4% à l’échelle nationale 
  • En région, le Nord-Ouest enregistre la progression moyenne des salaires la plus élevée avec une hausse de +4,5%
  • 68% des cadres pensent que la maîtrise de l’IA permet d’augmenter sa rémunération 1 cadre sur 2 (49%) envisage l’IA comme un futur collègue
  • 85% des cadres estiment que l’IA va transformer leurs tâches professionnelles

En 2025, le marché de l’emploi des cadres évolue dans un climat paradoxal. D’une part, un contexte  économique et géopolitique incertain pousse les entreprises à la prudence : les processus de  recrutement s’allongent et les embauches se font moins nombreuses. D’autre part, la pénurie  structurelle de compétences sur certains métiers clés a conduit les entreprises à maintenir une  politique de revalorisation salariale dynamique, malgré une inflation stabilisée, afin d’attirer et de  fidéliser les talents. Cela se reflète dans le ressenti des cadres, qui sont, comme l’an dernier, 7 sur 10 à se déclarer satisfaits de leur niveau de rémunération. 

Interrogés sur le déploiement de l’intelligence artificielle dans leur quotidien professionnel, les  cadres déclarent percevoir l’IA comme une opportunité de transformer leurs missions (85%) et un  levier pour gagner du temps et être plus productifs (62%). Ils expriment également une attente forte  envers leur employeur pour être mieux formés et accompagnés face à cette révolution. 

Evolution des salaires par spécialité en 2025 

En tête des progressions de salaire en 2025, le secteur des Technologies (+4,4%) est porté par des  besoins constants de recrutement dans les domaines à forte expertise technique comme le cloud  computing, la cybersécurité, la data science, l’IA et le machine learning.  

Le secteur Aéronautique (+3,8%) confirme sa bonne santé, soutenu par des carnets de commande  pleins à craquer. Au-delà de la reprise du trafic, c’est le renouvellement de la flotte mondiale qui  booste les embauches. Avec 220 000 salariés fin 2024, le secteur a retrouvé son niveau d’emploi  d’avant la pandémie. 

 

La filière Industrie affiche, quant à elle, une croissance de +3,4%. Dans un contexte où la réduction  des coûts et l’amélioration de la qualité sont clés, la transition vers l’industrie 4.0 s’accélère. La  moitié des sites industriels français intègrent désormais les nouvelles technologies, que ce soit via  l’IA ou l’IoT (internet des objets). Les profils qui sont en mesure d’apporter une expertise pointue et  une agilité numérique -comme les métiers liés à l’automatisation, la data industrielle, la  performance énergétique ou la maintenance intelligente-, sont les plus recherchés. 

En fin de classement, le secteur Commerce & Marketing (+2,3%) connaît l’évolution la plus timide,  reflétant la frilosité des entreprises à investir sur des fonctions jugées moins prioritaires en période  d’incertitude économique. 

Top 10 des métiers en progression en 2025 

Le classement, à l’échelle nationale, des métiers aux plus fortes progressions salariales confirme les  tensions sur les expertises de pointe. 

Le consultant en cybersécurité prend ainsi la première place avec une augmentation de +9,5% qui  porte son salaire médian à 49 020 euros. La multiplication des risques et la digitalisation croissante  des entreprises rendent cette compétence indispensable. 

L’ingénieur logistique aéronautique arrive en deuxième position avec une hausse de +9,1% (salaire  médian de 44 450 euros). Cette progression illustre le dynamisme exceptionnel du secteur  aéronautique qui recrute massivement pour répondre à la demande.

 

Le salaire médian divise la population en deux parts égales : une moitié gagne plus, l’autre gagne moins. 

Le juriste en droit public complète le podium avec une revalorisation de +8,9% et un salaire médian  de 42 750 euros, signe d’un besoin accru en compétences réglementaires et en gestion de la  conformité dans un environnement législatif de plus en plus complexe. 

Découpage régional : le Nord-Ouest de la France retrouve des couleurs 

En 2025, la région Nord-Ouest prend la tête du classement des régions les plus dynamiques, avec une  croissance de +4,5%, alors qu’elle se classait 5ème sur 7 en 2024. La plus forte évolution salariale de la  région revient à l’ingénieur logistique qui voit sa rémunération augmenter de +9,6% pour un salaire  médian de 41 400 euros. Comme annoncé au Salon du Bourget 2025, des milliers d’emplois dans  l’aéronautique continueront à être créés au cours des prochaines années dans la région, tout  particulièrement en Bretagne et en Normandie. 

Le Nord-Estsigne pour la deuxième année consécutive une forte progression salariale : +4,3% en 2025,  après +6,2% en 2024 et témoigne ainsi du dynamisme de son bassin d’emploi.

 

Plus en difficulté, la région Nord, qui a fait face à des fermetures de sites de production notamment  dans la métallurgie, l’automobile et le textile, et la région Rhône-Alpes confrontée à une contraction  du secteur tertiaire marchand, connaissent la plus faible progression salariale à +2,5%

Paradoxalement, c’est en région Rhône-Alpes que l’on observe la plus forte hausse de salaire : les  ingénieurs en mécanique voient leur rémunération progresser de +10,3%, pour atteindre un salaire  médian de 41 000 euros. L’Île-de-France suit avec deux métiers en forte progression : les architectes  logiciels (+10,2%, à 62 640 euros) et les analystes crédit (+10,1%, à 42 500 euros).  

L’IA, le collègue idéal de demain ? 

La 23ème édition du baromètre Expectra a également analysé, en partenariat avec l’IFOP, le rapport  des cadres à l’intelligence artificielle. 

Une adoption rapide de l’IA 

L’intelligence artificielle est accueillie favorablement par les cadres qui l’intègrent déjà massivement  dans leur quotidien. 83% d’entre eux déclarent avoir utilisé des outils d’IA dans leur environnement  professionnel au cours des trois derniers mois et 53% des répondants y ont recours au moins une fois  par semaine. 

Loin de voir en l’IA une concurrente qui va leur voler leur travail, les cadres la perçoivent plutôt comme  un « super assistant » (66%) capable de prendre en charge les tâches les plus pénibles (77%).  

Près de la moitié des cadres (49%) s’imaginent même que l’IA deviendra, à terme, un collègue à part  entière. Ce chiffre s’élève à 56% chez les managers de plus de 5 collaborateurs et à 59% chez les  utilisateurs réguliers de l’IA.

 

Une profonde évolution de la façon de travailler 

Les cadres ne considèrent pas l’IA comme un simple outil. En effet, une grande majorité d’entre eux  (85%) estiment que l’IA va transformer leurs missions. Plus de 8 cadres sur 10 (82%) pensent que leur  expertise évoluera vers plus d’analyse, de sens critique et de maîtrise technologique. Cette  transformation place les compétences humaines au premier plan et les cadres sont, là encore, plus de  8 sur 10 (82%) à penser que les soft skills (empathie, créativité, relationnel) deviendront un levier de  différenciation majeur. 91% anticipent qu’ils devront faire évoluer leurs compétences pour s’adapter.  Cependant, seul 1 cadre sur 2 estime que son entreprise lui propose des formations concrètes pour  l’aider à maîtriser l’IA. 

À mesure que cette nouvelle technologie s’impose dans leur quotidien professionnel, les cadres  anticipent un management hybride, avec une collaboration entre le manager et l’IA et des équipes mi humaines, mi-machines. Mais les habitudes ont encore la vie dure : à choisir, les cadres sont 95% à  préférer manager une IA plutôt que d’être managés par elle. 

Quel impact ce “partage des tâches” aura-t-il sur la rémunération ? 68% des cadres interrogés  estiment que les collaborateurs qui sauront tirer parti de l’IA seront mieux rémunérés à l’avenir. 

La balle est dans le camp des entreprises 

Si les cadres sont prêts pour cette nouvelle ère, ils attendent de leur employeur un  accompagnement à la hauteur des enjeux. Or, l’étude révèle que plus de la moitié des cadres (53%)  pointent un manque de vision globale de la part de leur entreprise concernant l’IA. Et 54% estiment  que leur entreprise ne prend pas suffisamment le temps d’évaluer l’impact de l’IA sur les missions  des collaborateurs. C’est aux employeurs de transformer cet enthousiasme individuel en une  véritable performance collective, en investissant dans la formation et en définissant un cadre  d’usage clair, éthique et sécurisé de l’IA. 

Malgré un environnement économique et géopolitique qui pousse à la prudence  et ralentit la dynamique d’embauche des entreprises, la France manque  structurellement de cadres. Certaines compétences restent rares, notamment en  informatique, en ressources humaines ou en finance. Et certains secteurs  d’activité, comme l’aéronautique, la défense ou l’agroalimentaire, montrent une  belle vitalité. La généralisation de l’IA dans tous les métiers a été  bien intégrée par les cadres qui ne subissent pas cette technologie mais se  projettent avec elle, conscients qu’elle est en train de transformer leurs métiers.  Pour les entreprises, le défi est désormais d’accompagner ce changement en  

encourageant l’esprit critique et en formant les collaborateurs à un usage éthique de l’IA afin de faire  de cette nouvelle technologie un véritable levier de performance”, indique Khaled Aboulaich,  Directeur général d’Expectra.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *