Macroéconomie & Géopolitique : la perspective d’une baisse des taux d’intérêt de la FED aux Etats-Unis rassure quelque peu les marchés mais occulte un risque d’instabilité politique plus élevé. Alors que les statistiques sur le marché du travail aux Etats-Unis font état de chiffres bien en-deçà des attentes (22 000 créations de poste contre plus de 70 000 attendues), Jérôme Powell ne devrait pas avoir d’autre choix que de diminuer les taux afin d’éviter une dégradation trop poussée de l’économie américaine.
En parallèle, le 1er ministre japonais, Shigeru Ishiba, a démissionné après avoir perdu la majorité dans les deux chambres législatives du pays. Le même sort pourrait être réservé au 1er ministre français, François Bayrou, ce lundi après-midi. Les gouvernements européens vont scruter de près le vote de confiance, ou non, qui lui sera accordé. Sa chute pourrait projeter la France dans une situation politique et financière compliquée. Alors même que les finances publiques du pays sont déjà mises à mal, le coût d’emprunt du pays pourrait à nouveau augmenter dans cette configuration.
Gaz naturel: +0,8% sur les prix pour 2026 et +1,3% pour les prix de octobre 2025
Les prix du gaz se sont stabilisés la semaine passée après avoir bien chuté au courant du mois d’août. Du côté des fondamentaux, les flux norvégiens sont toujours en diminution du fait des maintenances, mais celles-ci se déroulent sans accroc pour le moment. Les flux de GNL réceptionnés en Europe sont remontés à 4 TWh/j après avoir atteint leur point bas sur l’année au courant du mois d’août. Les stocks continuent de bien se remplir, à plus de 79% actuellement, grâce à un bon niveau d’injection et une demande faible.
Le marché a pu diminuer dernièrement après l’envoi d’un premier méthanier de GNL d’une usine de liquéfaction russe, sous sanctions internationales, jusqu’en Chine. Un second méthanier au départ d’Arctic LNG 2 fait également route vers la Chine, en défiance de la pression américaine.
Électricité : +0,3% sur les prix pour 2026 et +1,6% pour les prix de octobre 2025
Les prix de l’électricité ont suivi la tendance très stable observée sur le marché gazier, en dépit d’une forte remontée des prix du CO2.
A court terme, la production renouvelable a été plutôt décevante, ce qui explique une remontée des prix SPOT en Europe. La tendance devrait s’inverser à partir de mercredi, avec plus de vent attendu.
La production nucléaire française est actuellement au plus haut depuis le mois de mars, et s’élève quasiment à 45 GW pour 48,1 GW de disponibilité. Cela explique la stabilité du prix de l’électron français.
Pétrole : -4,09% sur le prix du pétrole brut
Le prix du pétrole a largement chuté la semaine passé, principalement du fait des annonces de l’OPEP+ d’augmenter à nouveau la production pétrolière au courant du mois d’octobre. Le cartel poursuit une stratégie de prise de parts de marché plutôt que de soutenir les cours. Le prix du pétrole remonte toutefois légèrement ce lundi matin, puisque les hausses de production ne sont pas aussi élevées que celles qu’avaient anticipé le marché. L’organisation table sur une hausse de production pétrolière de l’ordre de 137 000 barils/jour à compter du mois d’octobre.
Co2: +4,19% sur le prix des quotas pour décembre 2025
Le prix du CO2 remonte amplement, sur fond de mauvaise production renouvelable et d’achats de dernière minute de la part des industriels obligés d’acheter des quotas de CO2 sur le produit déc-25. Également, les indicateurs économiques européens sont meilleurs que prévu : l’indice de la production industrielle en Allemagne, en hausse de 1,3% au mois de juillet, l’illustre et soutient la hausse des cours.
Charbon: -0,52% sur la tonne de charbon
Le charbon est sur une tendance baissière depuis déjà plusieurs mois. La demande en Asie est désormais modérée suite à la chute des températures et la fin de la saison chaude. La tendance est la même en Europe, qui se passe de plus en plus de charbon et qui dispose actuellement de stocks 10% plus élevés que l’année passée.
Prix du gaz dans le monde :
L’Asie a légèrement réduit la voilure sur ses achats de GNL, suite à la baisse des températures et un retour à la normale. De son côté, l’Europe a réceptionné +25% de GNL sur la semaine passée que lors du point bas atteint sur les volumes en août. La disponibilité du GNL va s’accroître dans les prochains mois grâce aux mises en service d’usines de liquéfaction aux Etats-Unis, au Canada ainsi qu’au Qatar principalement.