Par Asteres
Le CETA n’a pas conduit à une évolution notable du commerce entre la France et le Canada. Le CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement ou Accord économique et commercial global en français) est un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne. Cet accord est au cœur de l’actualité car, bien que la plupart de ses mesures soient entrées en vigueur depuis 2017, le Sénat pourrait le rejeter et ainsi compromettre sa ratification définitive. Le commerce franco-canadien ces dernières années montre que cet accord n’a pas entraîné de hausse significative des flux commerciaux, ni un déferlement du bœuf canadien.
1) Commerce franco-canadien : Pas de hausse particulière
Les flux commerciaux entre la France et le Canada ont certes augmenté, mais pas plus
que l’ensemble du commerce français1. Entre 2016 (soit juste avant l’entrée en vigueur du
CETA) et 2023, les exportations françaises vers le Canada ont bondi de 39 % et les importations
de 45 %. La progression peut sembler importante, mais elle est assez similaire à l’évolution de
l’ensemble du commerce extérieur français (hausse de 35 % des exportations et de 42 % des
importations totales sur la période). Ainsi, la progression des échanges avec le Canada semble
plus refléter des tendances de fond (inflation qui accroît les montants échangés en valeur et
ouverture internationale de l’économie) qu’un impact spécifique du CETA. Quant à la balance
commerciale franco-canadienne, elle oscille structurellement autour de l’équilibre, le CETA ne
semblant pas avoir modifié la dynamique structurelle.
2) Commerce par produits : Pas de bouleversements majeurs
Le CETA n’a pas entraîné le déferlement de produits agricoles qui était craint. Les
importations agricoles depuis le Canada ont connu une évolution parfois hachée (reflétant pour
partie les variations de prix) mais, dans l’ensemble, le CETA n’a pas conduit à un
bouleversement des tendances longues. Il était notamment craint une explosion des
importations de bœuf canadien, non seulement cette crainte ne s’est pas matérialisée mais, au
contraire, les importations de viande canadienne baissent depuis plusieurs années. Comme
avant le CETA, la France importe principalement du Canada, par ordre d’importance, des pièces
aéronautiques, des minerais et des produits pharmaceutiques. Une exception concerne la hausse
notable des importations d’hydrocarbures depuis 2021, une évolution qui n’est certainement
pas liée au CETA puisqu’elle se produit plusieurs années après son entrée en vigueur.
La structure des exportations françaises vers le Canada n’a pas fondamentalement
évolué. Les exportations françaises vers le Canada correspondent globalement aux points forts
de la France à l’export (boissons, aéronautique, parfums, pharmacie). Le CETA n’a pas
significativement modifié les principaux produits exportés vers le Canada.