sam. Déc 21st, 2024

En octobre, selon l’INSEE, le nombre total de créations d’entreprises en France, tous types d’entreprises confondus, a diminué de 1,4 % après une baisse de 1,7 % en septembre (corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables), du fait d’une nouvelle contraction des immatriculations de micro-entrepreneurs (‑3,3 % après ‑4,3 %). À l’inverse, les créations d’entreprises classiques sont toujours en hausse, mais à un rythme plus modéré (+1,8 % après +3,1 %). En données brutes, le nombre total d’entreprises créées sur les douze derniers mois (novembre 2022 à octobre 2023) augmente de 1,4 % par rapport à celui des mêmes mois un an plus tôt (novembre 2021 à octobre 2022).

 

En octobre, la baisse des créations d’entreprises est nette dans le secteur des activités de soutien aux entreprises (‑1,9 % après ‑0,2 %). Elles se replient également dans les activités immobilières (‑9,8 % après +3,6 %) et dans la construction (‑2,9 % après +1,3 %). À l’inverse, elles augmentent dans le secteur des transports et entreposage (+1,1 % après +2,2 %). sur les trois derniers mois, le secteur des transports et entreposage est celui qui contribue le plus à la hausse 

 

Remontée des défaillances d’entreprise en France

 

À partir de la crise sanitaire, le nombre de faillites, en France, chute fortement avec un point bas atteint en octobre avec 27 222 faillites en rythme annuel. Le nombre de défaillances remonte assez rapidement depuis le mois de mars 2022 pour s’élever 52 695 en octobre 2023. Le nombre de défaillances sur un an demeure sensiblement inférieur au niveau moyen enregistré sur la période 2010-2019 (59 342), avant la pandémie de COVID-19. 

Un mouvement de rattrapage est en cours. Des entreprises dites “zombies” qui auraient dû faire faillite en 2020 et 2021 ont pu survivre grâce aux mesures de soutien. Avec la fin de la politique de soutien, ces entreprises sont contraintes au dépôt de bilan. Tous les secteurs de l’économie sont concernés. Si ce processus s’observe également pour toutes les tailles d’entreprises, il reste de moindre ampleur pour les microentreprises. 

 

Les entreprises continuent à emprunter pour financer leurs investissements 

 

Fin septembre, l’encours des crédits aux entreprises s’élevait à 1 335 milliards d’euros. Toujours en septembre, leur croissance sur un an était de 3,0 % contre 3,6 % en août. La progression des crédits d’investissement reste soutenue, même si elle ralentit (+5,2 %, après +5,8 %), tandis que le taux de variation des crédits de trésorerie est négatif compte tenu des remboursements (PGE) qui se poursuivent (-5,2 %, après  4,3 %). De son côté, le financement net par titres de dette repart légèrement à la hausse en septembre (+0,7 % en glissement annuel, après -1,0 %).

 

Le coût des crédits bancaires aux SNF augmente légèrement en septembre (4,51 %, après 4,41 % en août) tout comme celui des titres de dette (4,36 % après 4,10 %).

 

Climat des affaires, les chefs d’entreprise en mode pessimiste

En novembre, selon l’INSEE, le climat des affaires en France se dégrade de nouveau. L’indicateur qui l’évalue, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd un point par rapport à octobre. À 97, il s’éloigne donc de sa moyenne de longue période (100) et traduit un environnement récessif. Cette dégradation est imputable à la détérioration de la situation conjoncturelle dans le commerce de gros et de détail.

Dans l’industrie comme dans les services, le climat des affaires est stable en novembre : au niveau de sa moyenne de longue période dans les services, et juste au-dessous dans l’industrie. En revanche, il baisse dans le bâtiment, principalement du fait de la dégradation du solde d’opinion sur l’évolution à venir des effectifs. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires se détériore de nouveau par rapport à octobre, pénalisé par le recul du solde d’opinion sur les intentions de commandes. Dans le commerce de gros, il se replie fortement par rapport à septembre, sous l’effet du recul des soldes d’opinion concernant les ventes passées et les intentions de commandes.

 

En novembre, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi recule pour le deuxième mois consécutif. À 101, il perd deux points et se situe à peine au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette baisse s’explique par la diminution du solde d’opinion concernant l’évolution à venir des effectifs dans les services (hors agences d’intérim).

 

Les zones frontalières, des territoires de plus en plus dynamiques

 

La France métropolitaine partage ses frontières terrestres avec huit pays (Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie, Monaco, Espagne et Andorre). Sept sont membres de l’Union européenne, la Suisse est membre de l’Association économique de libre-échange et  Andorre a signé des accords de partenariat avec l’Union. Les zones frontalières, en Europe, ont été longtemps des zones tampons peu propices à la croissance. Strasbourg s’est ainsi développée en tournant le dos à l’Allemagne. Mais avec la construction européenne et la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux, ces territoires connaissent, quand ils ne sont pas marqués par des barrières physiques difficilement franchissables comme les Pyrénées, un essor important se caractérisant par des niveaux de revenus élevés pour les ménages. De nombreux territoires frontaliers enregistrent une forte augmentation de leur population. Ces territoires sont souvent dotés d’infrastructures de transports importantes (autoroutes, voies ferrées, aéroports). 

Entre 2013 et 2022, la population augmente dans les territoires autour des frontières avec la Suisse et le Luxembourg. Les départements frontaliers français bénéficient de l’élan économique de ces deux pays, les travailleurs transfrontaliers y étant nombreux (215 200 travaillent en Suisse en 2020, et environ 95 800 au Luxembourg). Autour de Genève et du lac Léman, la population est en forte augmentation en particulier dans le canton de Vaud, dans le canton de Genève et dans celui du Valais. La population augmente également du côté français (+10,8 % en Haute-Savoie et +7,7 % dans l’Ain). En revanche, du fait de la désindustrialisation, la population diminue dans le Territoire de Belfort et dans le Jura. 

 

La croissance de la population est très marquée au Luxembourg (+19,8 % entre 2013 et 2022), et dans une moindre mesure dans les zones frontalières belges et allemandes à proximité. Côté français, la population est quasi stable en Moselle (+0,4 %) et en Meurthe-et-Moselle (-0,1 %). Cette quasi-stabilité masque des évolutions contrastées : en Moselle, la population augmente nettement à proximité de la frontière luxembourgeoise, alors qu’elle diminue à proximité de la frontière allemande autour de Forbach et de Sarreguemines, comme en Sarre de l’autre côté de la frontière. Les évolutions sont contrastées côté allemand le long de la frontière.

La population augmente aussi près de la frontière avec l’Espagne et Andorre, en particulier en Andorre (+14,0 %) ainsi qu’en Haute-Garonne (+11,9 %). La situation de ce département est un peu spécifique puisqu’il inclut seulement une petite partie de frontière et qu’il bénéficie de l’attractivité de Toulouse. La population croît dans la plupart des zones frontalières proches du littoral, comme les Pyrénées-Orientales (+5,5 %) et la province espagnole de Gérone (+3,7 %). Elle augmente plus faiblement, voire diminue, dans les autres zones frontalières éloignées du littoral. 

 

Près de la frontière avec la Belgique, l’évolution démographique est différente de part et d’autre de la frontière : la population augmente dans tous les arrondissements belges, quand du côté français, elle est quasi stable dans le Nord et dans le Pas-de-Calais, et baisse dans la Meuse (-6,5 %), les Ardennes (-5,1 %) et dans l’Aisne (-2,8 %). Les difficultés économiques des Hauts-de-France expliquent cette évolution.

Au niveau de la frontière italienne, la population augmente dans les départements français du Sud-Est (notamment la Savoie, +5,0 %), et croît particulièrement à Monaco (+8,3 %). À l’inverse, elle diminue dans les provinces italiennes voisines. L’Italie est en déclin démographique depuis 2015 et accueille peu d’immigration. Par ailleurs, la barrière naturelle des Alpes limite les déplacements conduisant à un nombre réduit de transfrontaliers.

 

Par le cercle de l’épargne

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