Par Benjamin Melman, Global CIO Asset Management:
Les événements de ce week-end en Israël suscitent ce matin une réaction assez mesurée desmarchés : rebond autour de 3% des cours du pétrole, hausse d’environ 0,5% du dollar, légerflight to quality avec un repli modéré des Bourses et des taux longs. Rappelons que ladramatisation de la situation implique des protagonistes non producteurs de pétrole et dontl’impact sur la scène économique mondiale reste limité. La menace principale réside dansl’embrasement de la région, avec le risque de guerre entre l’Iran et Israël en filigrane quiaurait des répercussions très profondes.
Non seulement l’Iran est un producteur non négligeable de pétrole, mais a aussi la capacitéde bloquer le détroit d’Ormuz, comme cela s’est déjà produit dans le passé, et peutfacilement détruire les sites pétroliers voisins. On notera que la réaction ce week-end du Hezbollah, bras armé de l’Iran, est restée assez symbolique et ne souligne donc pas ouvertement une action coordonnée par Téhéran.
Le Premier ministre israëlien a annoncé une « guerre longue et difficile ». Nul ne sait à ce stade si elle restera dans le domaine d’opérations déjà vues dans le passé ou si l’onde de choc impliquera une réaction telle qu’elle pourrait engendrer une extension du conflit. Le fait que le gouvernement israëlien ait été particulièrement affaibli sur la scène intérieure suite à des tentatives de réformes constitutionnelles rejetées par des pans entiers de la population peut à la marge rendre sa réaction à l’international moins prévisible.
Dans ce contexte, la constitution d’une prime de risque sur les marchés ce matin est logique. Elle ne recèle à ce stade aucune opportunité particulière ni n’appelle à une révision de notre politique d’allocation d’actifs. Nous attendons donc les développements de la situation pour prendre position.