ven. Nov 15th, 2024

Par Cushman & Wakefield

La publication des chiffres du marché des commerces pour le 1er trimestre 2024 met au jour des signaux faibles de consolidation des fondamentaux du marché des commerces dans un paysage commercial en recomposition.

« Chi va piano va sano …e va lontano* », telle pourrait être la devise de ce début d’année 2024 sur le front des commerces. Une amorce d’éclaircie du côté de l’inflation et un retour à la confiance encore très timide des consommateurs, sur fonds de « trêve olympique » prochaine, annoncent un lent redressement de l’activité du secteur. Le marché de l’investissement, suspendu à une inversion de la courbe des taux directeurs, affiche un faible volume transacté au 1er trimestre avec un peu plus de 0,4 M€, soit un recul de -70% par rapport aux records des deux premiers trimestres précédents.

Il semblerait que la politique de hausse des taux directeurs menée par les banques centrales commence à porter ses fruits sur le terrain de l’inflation. Désormais sous le seuil de 3%, la hausse des prix ne progresse plus aussi vite et pourrait aborder la fin de l’année aux alentours de 2,5%. Cette bonne nouvelle fait remonter légèrement l’indice de climat des affaires du commerce de détail (+2,5 pts vs T1 2023) et plus significativement le moral des ménages (+8,8%), sans pour autant se traduire dans les chiffres de la consommation du 1er trimestre qui affichaient une très faible croissance de +0,3%. Cette démarche prudente laisse une petite marge aux enseignes qui enregistrent sur la même période une croissance cumulée de leurs ventes de +3,6% en valeur selon PROCOS. La fréquentation soutenue des artères prime encourage les enseignes à poursuivre leurs développements à des niveaux de loyers corrigés, plus conformes à leurs objectifs de modèle économique.

« Le projet de mensualisation des loyers devrait constituer une mesure incitative pour les enseignes en leur donnant plus d’agilité financière et de souplesse dans la gestion de leurs implantations actuelles mais aussi sur leurs futurs positionnements. » commente Christian Dubois, Head of Retail Services France. « Compte tenu de la période olympique qui s’installe, le volume de transactions décroit progressivement avant un possible rebond au 4e trimestre ».

Sur le marché de l’investissement, en dépit du décrochage significatif des volumes au 1er trimestre (-70% par rapport au T1 2023), le compartiment des commerces maintient sa position sur le marché avec ¼ des volumes investis en immobilier banalisé. Ce ralentissement de l’activité est lié à plusieurs facteurs dont le repli des grands volumes amorcé en 2023 qui se poursuit au T1 avec une seule transaction sur un volume supérieur à 100 M€ : l’acquisition du centre commercial O’Parinor par Klépierre et Sofidy.

« Sur les derniers mois, plusieurs acquisitions d’envergure en centres-villes, notamment dans le secteur du luxe, ont été réalisées par des utilisateurs non contraints par des problématiques de rendement et qui profitent donc du manque d’investisseurs prime sur des emplacements stratégiques. Ces opérations sont ainsi sorties des volumes comptabilisés en investissement, ce qui modifie à la fois la répartition par typologie d’actifs et le profil des acquéreurs. » ajoute Vanessa Zouzowsky, Head of Capital Markets Retail. Le marché s’ajuste et continue d’offrir des opportunités, il ne manque plus que la confiance qui ne demande qu’à revenir avec la baisse attendue des taux directeurs d’ici la fin du semestre ».

 

 

*Qui va doucement, va sainement et longtemps, autrement dit « doucement mais sûrement »

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