lun. Nov 10th, 2025

Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché pour eToro

La saison des résultats pour le 3e trimestre est sur le point de se terminer en France, il est ainsi possible de dresser un premier bilan. Tout d’abord, les marchés ont accueilli les annonces de manière particulièrement sévère et sélective, distinguant ainsi les gagnants et les perdants par secteur. Ils ont favorisé les valeurs en phase de redressement, tout en n’hésitant pas à prendre des bénéfices sur celles qui avaient déjà fortement monté.

Les acteurs du luxe ont connu des fortunes diverses. Kering a été bien accueilli, les marchés anticipant une reprise malgré des chiffres ne montrant qu’une décélération de la détérioration des résultats. En revanche, les investisseurs se sont délestés d’Hermès et L’Oréal en raison de leurs valorisations élevées, toute divergence par rapport aux attentes pouvant avoir des conséquences importantes.

Les banques, en tête du classement au premier semestre, ont subi d’importantes prises de bénéfices malgré leurs bonnes performances trimestrielles. Cette situation est principalement due aux inquiétudes des marchés concernant les nouvelles mesures fiscales adoptées par l’Assemblée nationale. Ces mesures prévoient une augmentation de la taxation des rachats d’actions et un alourdissement de la taxe exceptionnelle sur les profits des grandes entreprises françaises.

Parmi les grandes réussites de ces trois dernières semaines, Essilor-Luxottica a particulièrement brillé avec un trimestre historique, permettant au titre d’inscrire un nouveau sommet en Bourse. Son profil, intégrant les technologies connectées et auditives, se rapproche de celui d’une valeur technologique. On va également trouver Airbus qui a inscrit un record en Bourse à la suite de sa publication et Accor qui a flambé grâce à d’excellents résultats.

De l’autre côté du spectre, plusieurs entreprises ont déçu. Dassault Systèmes (-15%) a une nouvelle fois abaissé ses prévisions de croissance. Stellantis, malgré de meilleures ventes, a été pénalisée par des charges exceptionnelles non chiffrées. Michelin avait déjà émis un avertissement concernant son incapacité à atteindre ses objectifs pour l’année. Malgré une croissance conforme aux attentes, mais jugée insuffisante par les marchés, Legrand a chuté de -12 %) symbole de ces valeurs dont la communauté financière estime la valorisation trop importante.

Dans l’ensemble, les publications ont été positives, 40 % d’entre elles étaient conformes aux attentes et 38 % les ont dépassées. De plus, 65% des entreprises du Cac 40 ont confirmé leurs objectifs, et seulement 10 % les ont revus à la baisse.

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