La semaine dernière a été marquée par une salve majeure de publications de résultats, avec plus de 40 % de la capitalisation du S&P 500 ayant dévoilé leurs chiffres trimestriels — dont cinq des « Magnificent 7 ». Ces résultats soutiennent la hausse des marchés : plus de 80 % des entreprises de l’indice ont dépassé les attentes des analystes, affichant une croissance annuelle des bénéfices de 13 %, soit près du double des prévisions initiales au début de la saison des résultats.
Les secteurs les plus dynamiques sont la consommation de base, l’énergie et la santé, où plus de 90 % des sociétés ont battu les estimations de bénéfices. À l’inverse, les secteurs de la consommation discrétionnaire, des télécommunications et des matériaux affichent les plus faibles taux de dépassement.
La performance la plus remarquable jusqu’à présent revient sans doute à Amazon, dont le titre a bondi d’environ 10 % pour atteindre de nouveaux sommets historiques après avoir largement dépassé les attentes en matière de bénéfices et de chiffre d’affaires. Des prévisions solides et une très bonne performance de la division AWS ont rassuré les investisseurs, qui se demandent désormais si ce retardataire des « Magnificent 7 » pourra rattraper son retard à l’approche de la cruciale période des fêtes. Jusqu’au rebond de vendredi, Amazon était la moins performante du groupe depuis le début de 2025, avec un gain limité à 1,5 %.
Le grand enseignement de cette saison de résultats : les dépenses liées à l’intelligence artificielle. Alphabet et Meta ont relevé leurs prévisions de dépenses d’investissement pour l’année, Meta précisant que « la croissance en dollars des investissements sera nettement plus forte en 2026 qu’en 2025 ». Microsoft a pour sa part dépensé près de 35 milliards de dollars sur le trimestre — bien au-dessus des attentes de Wall Street — et sa directrice financière, Amy Hood, a indiqué que la croissance des investissements en 2026 dépasserait celle de 2025.
Autrement dit, les investissements dans les infrastructures d’IA sont bel et bien en plein essor — une tendance déjà perceptible ces derniers mois à travers de multiples partenariats et annonces, mais désormais confirmée par des chiffres concrets.
Pour les investisseurs : si la tech reste le moteur du marché cette année — avec une hausse de plus de 30 % contre +16,5 % pour le S&P 500 —, les réactions aux résultats ont été contrastées au sein des « Magnificent 7 ». Il faudra suivre de près Palantir, AMD et Uber, dont les publications pourraient influencer le sentiment de marché à court terme. Avec la Fed qui pousse les investisseurs à reconsidérer la probabilité d’une baisse de taux en décembre, toute détérioration marquée du sentiment pourrait provoquer un repli. Mais compte tenu des six mois consécutifs de hausse du S&P 500 et des sept mois de progression du Nasdaq, un repli temporaire serait probablement bien accueilli par les investisseurs restés en retrait.
