Macroéconomie & Géopolitique : les marchés sont en hausse ce matin, et de manière assez exacerbée en Asie, dans l’attente de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping ce jeudi, pour discuter de leurs différends commerciaux. Les marchés estiment que les discussions prennent une direction plutôt positive, car la Chine se dit prête à reprendre pleinement ses exportations de terres rares et les Etats-Unis sont prêts à abandonner la hausse des droits de douane à hauteur de 100%, à compter du 1er novembre, contre Pékin.
Dans le même temps, de nombreuses entreprises américaines du secteur de la tech doivent publier leurs chiffres trimestriels dans la semaine et donneront également le pouls sur les marchés.
En France, l’agence de notation Moody’s a maintenu la note de la France sur sa situation financière mais a tout de même dégradé la perspective, de stable à négative.
Gaz naturel: +1,4% sur les prix pour 2026 et 0,0% pour les prix de novembre 2025
Les prix du gaz ont été en légère augmentation de la semaine mais sans direction claire.
Les flux norvégiens à destination de l’Europe ont légèrement diminué, à 300 millions de m3/jour contre 320 habituellement, tandis que dans le même temps, les volumes de GNL réceptionnés en Europe restent stables, à 4 TWh/j. Le niveau des stockages reste stable, un peu en dessous des 83% de remplissage, mais ne parvient plus à remonter. La consommation gazière européenne sur le mois d’octobre 2025 est 6 à 7% supérieure aux niveaux d’octobre 2024 et explique pourquoi les volumes dans les stockages stagnent, ce qui a provoqué la légère remontée des prix.
L’UE vient de réussir à s’accorder sur un 19ème paquet de sanctions visant la Russie, lequel contient une interdiction totale d’importation de GNL russe à compter du 1er janvier 2027, soit un an plus tôt que ce qui avait été décidé dans les paquets de sanctions précédents. L’impact de cette mesure sera plutôt modéré, étant donné que de nombreux projets de liquéfaction de GNL verront le jour d’ici là (aux Etats-Unis, au Qatar, au Canada, …).
Électricité : -2,3% sur les prix pour 2026 et -15,1% pour les prix de novembre 2025
Le prix de l’électricité a continué à baisser sur l’ensemble de la courbe, avec une chute particulièrement élevée des prix pour le mois de novembre.
La baisse du prix à court terme est imputable à une production éolienne particulièrement élevée pour la saison. En Allemagne, celle-ci est de près de 45 GW actuellement, contre 20 GW en moyenne à la fin du mois d’octobre. Cette situation agit directement sur les prix SPOT et du mois à venir. De plus, les températures doivent remonter au courant de la semaine, et se situer 3 à 4 degrés au-dessus des normales de saison, éludant tout rebond de la demande.
Sur le plus long terme, le prix de l’électricité en France a poursuivi sa chute, pour atteindre des niveaux historiquement bas. La réévaluation de la production nucléaire d’EDF pour 2025 ainsi que la disponibilité actuelle extrêmement forte du nucléaire français (53,4 GW), en l’absence de demande élevée, pèsent sur les prix.
Pétrole : +7,96% sur le prix du pétrole brut
Le prix du pétrole est fortement remonté la semaine passée, en raison de la mise en place de sanctions américaines bien plus sévères, visant notamment Lukoil et Rosneft, les deux plus grandes entreprises russes du secteur pétrolier. En parallèle, Donald Trump a négocié avec l’Inde pour qu’elle cesse d’importer du pétrole russe, en échange d’une réduction de ses droits de douane avec les Etats-Unis.
Également, la perspective d’un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis soutient le cours du brut.
Co2: -1,42% sur le prix des quotas pour décembre 2025
Le prix du CO2 est en baisse pour une deuxième semaine d’affilée. Plusieurs raisons expliquent cette situation : côté énergie, les vents forts et la remontée des températures excluent tout recours massif aux centrales thermiques. Côté économie, les négociations entre la Chine et les Etats-Unis semblent pointer vers un accord et les indices PMI en France et en Allemagne sont en légère contraction, excluant un sursaut économique et industriel pour le moment, ce qui constitue un élément baissier pour l’achat de quotas de CO2.
Charbon: -1,53% sur la tonne de charbon
Après avoir bien rebondi, les prix du charbon diminuent à nouveau, dans un contexte de températures en hausse et de production éolienne importante.
Prix du gaz dans le monde :
Les prix du gaz en Asie demeurent légèrement plus élevés qu’en Europe mais cela n’empêche absolument pas l’UE d’importer des volumes importants de GNL, la demande asiatique restant modérée pour le moment.
La Russie poursuit ses exportations de GNL, via Arctic LNG 2 en Chine. La production domestique de gaz de cette dernière a d’ailleurs augmenté de 9,4% en septembre, réduisant ses besoins en importations gazières.