Par Charles Sannat
Mon travail, est de vous permettre d’avoir toujours une petite longueur d’avance sur les évènements et sur ce qu’il va se passer. C’est un travail d’analyse. Tout simplement.
Il y a un peu plus de 2 semaines, j’ai réalisé pour vous une vidéo qui décryptait et analysait en détail la législation sur les réquisitions en temps de guerre.
Je vous disais également dans la présentation que » il est important d’analyser la manière dont la loi est conçue et comment elle s’intègre dans l’arsenal juridique permettant à l’état de fonctionner dans un cadre non pas d’état de droit mais d’état d’exception si la guerre devait se matérialiser de manière plus évidente pour notre pays ».
Commencer à préparer la population à d’éventuelles réquisitions est un évident marqueur d’aggravation de la situation et de notre marche vers plus de guerre et vers un engagement au sol de nos troupes.
Je vous invite, avant de lire et d’écouter les paroles et déclaration de notre ministre de la guerre, Lecornu, sur les réquisitions de regarder cette vidéo pour ceux qui ne l’auraient pas déjà fait.
Guerre en Ukraine : la France « n’exclut pas » des réquisitions dans l’industrie pour passer en « économie de guerre »
« La France doit passer en « économie de guerre » pour soutenir l’Ukraine. « La France a un rendez-vous avec son industrie de défense, une industrie en mode économie de guerre avec une capacité de production plus rapide et plus forte », demandait-il dans ses vœux aux forces armées le 19 janvier. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a annoncé ce mardi lors d’une conférence de presse qu’il « n’exclu[ait] pas » de réquisitionner « des personnels, des stocks ou des outils de productions », voire à « imposer aux industriels d’accorder la priorité aux besoins militaires ». Il invoque « ce que la loi permet au ministre et au délégué général pour l’armement (DGA) de faire, c’est-à-dire si le compte n’y était pas en matière de cadence et de délais de production ».
Le ministre « ne s’interdit pas de le faire dans les toutes prochaines semaines ».
Pour justifier ces réquisitions, le ministre des Armées s’appuie sur la loi de programmation militaire 2024-2030, promulguée en août. Elle prévoit qu’en cas « de menace, actuelle ou prévisible, pesant sur les activités essentielles à la vie de la Nation, à la protection de la population, à l’intégrité du territoire ou à la permanence des institutions de la République ou de nature à justifier la mise en œuvre des engagements internationaux de l’État en matière de défense, la réquisition de toute personne, physique ou morale, et de tous les biens et les services nécessaires pour y parer peut être décidée par décret en Conseil des ministres ».
Nous allons donc vers plus d’engagement en Ukraine et vers une confrontation frontale de notre armée avec la Russie.
L’idée derrière tout cela, n’est pas d’aller occuper Moscou, et même si je raille notre petit Macronléon avec ça, le président a priori ne souhaite pas aller jusqu’à Stalingrad.
Le « tripwire » et la théorie de la dissuasion.
Il veut plus simplement envoyer une force de type « tripwire ».
Explications.
« Une force tripwire est une force militaire nettement inférieure aux forces d’un adversaire potentiel. La force tripwire aide à dissuader l’agression grâce à la démonstration de l’engagement du camp défenseur à contrer militairement une attaque armée, même si la force tripwire ne peut pas elle-même montrer une résistance soutenue. Dans le cas où une attaque se produit, elle aide à se défendre contre l’agresseur en ralentissant l’avancée des forces de l’agresseur pour permettre au défenseur de rassembler des ressources supplémentaires.
En envoyant des troupes en Ukraine alors que nous sommes membre de l’Otan, le président français va monter les enchères et le temps presse car il faut que nos troupes soient déployées avant que les troupes russes n’avancent trop. Le plus crucial sera de protéger Odessa et l’accès à la mer. C’est donc vraisemblablement entre la Transnistrie et la mer noire que les troupes françaises seront déployées. Elles ne serviront pas à grand-chose militairement mais à une immense chose politiquement.
Si la Russie attaque frontalement nos troupes, alors nous serons en guerre contre la Russie et l’article 5 de l’Otan sera quasi-automatiquement activé.
Le problème c’est que Macron pense que sa théorie de la dissuasion va fonctionner comme dans le manuel.
Les Russes attaqueront les troupes françaises sans hésiter si cela est nécessaire à leurs objectifs militaires en partant du principe que la France n’utilisera pas sa bombe atomique…
Comme tout ce que fait le Mozart de la finance, la stratégie va foirer. Mes poules de cristal le savent depuis bien longtemps.
LETTRE ET DOSSIERS STRATEGIES DE CHARLES SANNAT