Nicolas Leclerc, cofondateur du cabinet de conseil en énergie OMNEGY, vous propose son analyse des fluctuations du marché de l’énergie. Cette dernière semaine, les prix du gaz et de l’électricité sont au plus bas depuis 2021
Gaz : -13,6% sur les prix pour 2024 et -15,7% pour les prix de janvier 2024. Le prix du gaz continue de chuter fortement dans un contexte hivernal très favorable en Europe. Les prix sont au plus bas depuis l’été 2021 grâce aux fondamentaux ainsi qu’aux températures bien plus élevées que la normale. Les flux de gaz par pipeline et via GNL sont toujours au plus haut, les stocks sont remplis à 89% et la consommation reste limitée du fait d’une remontée des températures à prévoir sur les 15 prochains jours. Le prix du gaz pour 2024 se rapproche fortement du prix du gaz en Day-Ahead (prix du jour au lendemain).
Électricité : -10,4% sur les prix pour 2024 et -11,1% pour les prix de janvier 2024. Sur fond de forte baisse du prix des combustibles fossiles ainsi que du CO2, le prix de l’électron sur le marché a également atteint des niveaux historiquement bas depuis 2 ans désormais. En toile de fond, la hausse de la disponibilité nucléaire, désormais proche des 50 GW a contribué à pousser les prix vers le bas. La remontée des températures et les prévisions de production renouvelable très importantes en Europe de l’Ouest complètent le tableau sur le marché de l’électricité.
CO2 : -3,3% sur les quotas pour décembre 2023. Le prix du CO2 a atteint son plus bas niveau depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, du fait de la forte baisse des prix du gaz et du charbon ainsi que de la production renouvelable très importante pour la saison hivernale, qui va réduire d’autant le recours aux centrales thermiques pour produire de l’électricité.
Pétrole : -0,4% sur le prix du pétrole brut. Le prix du pétrole a fait preuve de stabilité la semaine passée, dans un contexte de fin de hausse des taux de la part des Banques centrales. Toutefois, les attaques de rebelles Houthis sur des tankers transitant par le Canal de Suez risquent de perturber l’approvisionnement en brut via ce passage, ce qui serait susceptible de faire remonter les prix du transport par tanker mais également celui du pétrole dans les prochaines semaines.