Si tant de start-ups ont fait appel à Silicon Valley Bank (SVB), c’est parce qu’elle leur a permis d’accéder à une gamme de services plus large que celle qui leur est proposée habituellement par les grandes banques traditionnelles. La question se pose donc maintenant de savoir ce qu’elles vont faire de leurs dépôts.
Certains signent montrent que des fintechs ont vu récemment leur volume d’activité augmenter en raison des difficultés rencontrées par SVB. Tim Creed, responsable des investissements en capital-investissement chez Schroders Capital, a souligné : « Il a été largement rapporté qu’un certain nombre d’entreprises ont transféré des capitaux de SVB à des fintechs numériques comme Revolut pendant la période d’incertitude de la semaine dernière. La rapidité des transferts démontre l’efficacité des entreprises technologiques dotées d’une interface utilisateur performante pour ouvrir de nouveaux comptes, puisqu’elles peuvent fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ».
Toutefois, à l’avenir, les jeunes entreprises pourraient préférer rechercher la sécurité offerte par les prêteurs traditionnels. Justin Bisseker, analyste des banques européennes, a commenté : « La faillite de SVB pourrait bien avoir pour conséquence que les déposants privilégient désormais la sécurité par rapport à d’autres facteurs au moment de choisir une banque. Les grands établissements de crédit en tireraient avantage. Et dans le même temps, la réduction de la concurrence pour les dépôts pourrait signifier que les banques se sentent moins obligées de répercuter intégralement la hausse des taux de base sur leurs clients, ce qui profiterait à leur rentabilité ».
A plus long terme, les vrais bénéficiaires pourraient bien être les fintechs, les crypto-monnaies et d’autres formes de finance décentralisée. En effet, pour Nils Rode, CIO de Schroders Capital, la faillite de SVB pourrait amener à l’avenir de nouvelles innovations financières : « Des milliers de personnes dans la Silicon Valley vont garder un mauvais souvenir d’un week-end qui aura été très stressant. Il y a fort à parier que certains d’entre eux seront motivés pour réfléchir encore plus sérieusement à la manière de remplacer les banques traditionnelles par des alternatives fintech ».