jeu. Avr 25th, 2024

L’économie française est actuellement freinée par des contraintes d’offre (difficulté des entreprises à  produire). La politique économique doit, au vu de ces contraintes d’offre, s’efforcer avant tout de favoriser  la capacité de production des entreprises (investissement, formation). La politique monétaire, qui agit  avant tout sur la demande, perd de son efficacité dans le contexte actuel, ce qui implique de relever  modérément les taux directeurs, comme le fait la BCE. 

L’offre plus déterminante que la demande dans le  contexte actuel 

Les entreprises, habituellement pénalisées par une insuffisance de demande, souffrent aujourd’hui  de contraintes d’offre. Depuis 2004 en moyenne 36 % des entreprises industrielles déclaraient être  pénalisées par une insuffisance de demande et 24 % par des difficultés d’offre (incapacité à accroître la  production rapidement et avec des prix acceptables par les clients)1. Or, depuis 2021 la situation s’est  totalement inversée, avec seulement 12 % des entreprises industrielles qui délaraient être pénalisées par  une insuffisance de demande à l’été 2022 et 52 % qui souffraient de difficultés d’offre. Une évolution  semblable s’observe dans les services, quoique de manière moins marquée. Ce basculement des difficultés  de demande vers des difficultés d’offre est cohérent avec les difficultés d’approvisionnement et de  recrutement élevées indiquées par les entreprises.

 

La hausse des prix de production des entreprises s’explique principalement par des contraintes  d’offre. Habituellement, les variations des prix de production s’expliquent aussi bien par des chocs d’offre  que de demande. Or, la flambée des coûts de production de l’industrie de la zone euro à partir de 2021  

  

1 Calculs Asterès d’après Point de conjoncture Insee du 7 septembre 2022 

2 Point conjoncture Banque de France, novembre 2022.  Cela s’explique à 80 % par un choc d’offre, et à 20 % par un choc de demande3. Cette évolution est notamment  due à la crise énergétique qui accroît fortement les coûts de production des industries énergo-intensives.

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