jeu. Avr 25th, 2024

Par Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés

En pleine crise Covid, au milieu de l’année 2020, le fantasque milliardaire britannique et fondateur de Virgin Atlantic, Richard Branson, avait déclaré que le moyen le plus rapide pour devenir millionnaire dans le secteur aérien était de commencer par être milliardaire ! En effet, les actions du secteur aérien sont généralement considérées comme risquées, avec des performances plutôt négatives sur le long terme.

Mais cela a peut-être changé. L’industrie s’est consolidée et est devenue plus disciplinée. Le secteur a même attiré Warren Buffett pendant un moment.

Cette année, les compagnies aériennes devraient enregistrer leurs premiers bénéfices depuis la pandémie. Les prévisions sont de 4,7 milliards de dollars. Nous sommes encore loin des 26,4 milliards d’avant la crise sanitaire. Il faut toutefois remettre cela dans le contexte des 187 milliards de dollars de pertes pour l’industrie et des 18 faillites nettes au cours des trois dernières années.

La fin des mesures sanitaires liées à la pandémie a engendré une très forte envie de voyager de la population mondiale qui a connu divers confinements depuis 2020. Mais le trafic aérien est encore sous son niveau pré-pandémie de 2019. La demande européenne, par exemple, est considérée comme toujours inférieure de 10 % à 2019.

Mais le grand retour de la demande est encore loin d’être terminé. Surtout si on considère que la Chine vient à peine de rouvrir officiellement ses frontières le 8 janvier dernier. Par ailleurs, les compagnies aériennes pratiquent désormais des tarifs plus élevés. Et cela profite à toute l’industrie.

Les quatre grandes compagnies aériennes américaines (American Airlines, Southwest Airlines, United Airlines et Delta Airlines) se négocient à un ratio P/E moyen de 7,7x, ce qui est historiquement bas.

En Europe, après trois années compliquées, elles relèvent la tête. C’est le cas de la Lufthansa qui a publié un bénéfice (800 millions d’euros) après deux ans de pertes. Mais aussi d’Air France-KLM qui, elle aussi, est redevenue bénéficiaire.

Le secteur du tourisme a donc de beaux jours devant lui.

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