mer. Oct 15th, 2025

RISQUES PAYS & SECTORIELS – Octobre 2025

Par la COFACE

Acteur de référence de la gestion du risque de crédit commercial au niveau mondial depuis plus de 75 ans, Coface aide les entreprises à développer leurs activités et à naviguer dans un environnement incertain et volatil.

 

L’économie mondiale a résisté aux bouleversements commerciaux du premier semestre 2025, mais les prochains trimestres verront les effets à plus long terme se diffuser.
Le Risk Review Coface d’octobre 2025 décrypte les dynamiques mondiales avec un focus sur l’envolée du risque social et politique, et les défis stratégiques des pays du Golfe.
Dans ce contexte, Coface a procédé à 5 modifications d’évaluations pays (dont 4 reclassements) et 16 modifications d’évaluations secteurs (dont 9 reclassements).

 

• Prévision Croissance mondiale Coface : +2,6 % en 2025, +2,4 % en 2026
• +4 % : augmentation des faillites d’entreprises dans les économies avancées au premier semestre 2025.
• Un record historique de l’Indice Coface de risque politique et social : 41,1 % (+2,8 pp par rapport à la moyenne pré pandémique)
• 70 % du PIB du Golfe provient désormais du secteur non pétrolier (fin 2024).

 

L’économie mondiale encaisse le choc des nouveaux tarifs

Après un été marqué par des accords commerciaux et une montée progressive des droits de douane américains, l’économie mondiale affiche une étonnante résistance.
Le taux moyen des droits de douane américains s’établit désormais autour de 18 % (après un pic à 36 % juste après Liberation Day), soit un niveau bien supérieur aux 2,5 % observés sous l’administration Biden. Les entreprises ont su anticiper,
réorienter et absorber les chocs, l’économie américaine étant par ailleurs soutenue par de forts investissements dans l’intelligence artificielle. Pourtant, les premiers signes négatifs sur l’activité, l’emploi et l’inflation se manifestent aux Etats-Unis, annonçant une transmission progressive des effets délétères des mesures douanières à la macroéconomie.

 

Coface prévoit une croissance mondiale de +2,6 % en 2025, légèrement revue à la hausse, puis +2,4 % en 2026. Les États-Unis résistent pour l’instant mieux que prévu, grâce à leur demande intérieure, tandis que la Chine devrait continuer de ralentir et que la zone euro restera moribonde, malgré le (léger) rebond attendu outre-Rhin. Les tensions inflationnistes restent limitées dans un contexte de ralentissement mondial et de baisse des prix des matières premières (énergétiques et alimentaires), mais l’incertitude demeure sur le profil de l’inflation américaine, attendue autour de 4 % fin 2025/début 2026. Côté banques centrales, la Fed a réinitié son cycle de baisse des taux en septembre, tandis que la BCE en a probablement fini, sauf dégradation brutale de l’activité, avec un taux de dépôt à 2%.
Au niveau régional, l’Inde affiche une croissance remarquable (+7,6 % au premier semestre), la Pologne maintient une dynamique solide (+3,4 %), tandis que l’Afrique voit ses perspectives s’améliorer (+4,1 % en 2025). La conjoncture reste cependant incertaine compte tenu des risques d’escalade géopolitique ou des effets des resserrements budgétaires – là où ils ont lieu.

 

Hausse des défaillances : l’Europe et l’Asie en première ligne

Les défaillances d’entreprises poursuivent leur hausse en 2025. L’indice global des économies avancées progresse de 4 % par rapport à 2024, avec des augmentations marquées en Europe (+11 %) et en Asie-Pacifique (+12 %), tandis que l’Amérique du Nord reste stable. Si la baisse des taux directeurs et un assouplissement de l’accès au crédit devraient apporter un répit en 2026, la tendance actuelle souligne la fragilité des entreprises face à des coûts élevés et une demande incertaine.

 

Risque politique et social : l’instabilité devient la norme

L’indice Coface de risque social et politique atteint un record  historique à 41,1 %, dépassant le pic pandémique et imposant
le risque politique comme un paramètre clé, et structurel, de l’économie mondiale.
Les conflits majeurs persistent, tandis que les tensions domestiques s’intensifient, notamment en Afrique
(Burkina Faso, Niger…), au Pakistan et au Liban. Les États-Unis enregistrent la plus forte progression du risque, liés à une fragilité institutionnelle croissante et à une montée du populisme. En Europe, la France tout particulièrement fait face à une crise politique conséquente et inédite. Ce contexte impose aux entreprises une vigilance accrue et une adaptation continue de leurs stratégies.

 

Pétrole : le Golfe réinvente sa puissance

Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) demeure l’une des régions les plus dynamiques, portée par une diversification économique accélérée : le secteur non pétrolier représente près de 70 % du PIB fin 2024. La croissance du CCG devrait atteindre 3,8 % en 2025 et 4 % en 2026, soutenue par la demande intérieure et les initiatives publiques (Vision 2030 en Arabie Saoudite…).
Les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite attirent des flux d’IDE1 records (respectivement 46 et 32 milliards de dollars en 2024), renforçant leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales. La dépendance aux hydrocarbures persiste tout de même et une baisse prolongée des prix du pétrole fragiliserait les budgets et pourrait retarder la réalisation de certains grands projets.

 

étude

 

 

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