jeu. Déc 26th, 2024

La zone euro est confrontée à un cercle vicieux dont elle peine à s’extraire. Elle est pénalisée par un recul de la productivité et un faible taux d’emploi ce qui déprime la croissance et rend complexe le financement des dépenses publiques ou la réalisation d’investissements publics ou privés. Ce déficit d’investissement alimente par ricochet la baisse de la productivité. 

 

De 2010 à 2023, la productivité par tête a augmenté de 21 % aux États-Unis, contre 5 % pour la zone euro. Le décrochage est intervenu à partir de 2015 et depuis s’amplifie d’année en année. Depuis 2019, la productivité décline au sein de la zone euro. Si elle a également diminué aux États-Unis de 2020 à 2022, elle est de nouveau orientée à la hausse.

 

Le taux d’emploi (proportion des 15/64 ans en emploi par rapport à l’ensemble de la population concernée) est constamment supérieur aux États-Unis par rapport à la zone euro. En 2023, celui-ci s’élevait respectivement à 72 % et 70 %. En Europe, le taux d’emploi est faible à cause des pays d’Europe su Sud. S’il s’élève à 78 % en Allemagne, il atteint 68 % en France, 66 % en Espagne et 62 % en Italie. 

 

La faiblesse du taux d’emploi et des gains de productivité conduisent à une croissance médiocre en zone euro. De 2010 à 2023, le PIB y a augmenté que de 17 points. La croissance potentielle n’y dépasse pas 1 % depuis une dizaine d’année. Cette croissance réduite conduit à une lente progression des recettes fiscales. En dix ans, les recettes n’ont progressé que de 20 %. En 2023, en France, l’État a souffert de mauvaises entrées fiscales portant le déficit public au-delà de 5 points de PIB. La faible croissance pèse également sur les résultats des entreprises européennes pour celles n’ayant pas la possibilité d’accéder au marché mondial (États-Unis, Asie). 

 

La rareté des ressources publiques pèse sur les capacités d’investissement des administrations publiques qui, en outre, sont contraintes de compenser la faible croissance par une augmentation des dépenses sociales. Faute de croissance, les entreprises n’investissent pas assez en particulier dans le digital. Les investissements en technologie de l’information et de la communication représentaient 3,8 % du PIB aux États-Unis en 2023, contre 2,6 % en zone euro. Le déficit d’investissements publics et privés et des dépenses publiques nécessaires à la croissance alimente le recul de la productivité. 

 

Pour sortir de ce cercle vicieux, les États européens auraient tout avantage à lancer des programmes de recherche & développement dans les domaines du digital et de l’énergie et d’accroître leur effort dans la formation. Une réduction des dépenses publiques de fonctionnement serait souhaitable afin de dégager des marges en faveur de l’investissement.

 

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