mer. Déc 18th, 2024

Bien sûr, voici la suite du texte :

À l’occasion de son assemblée annuelle, le 10 octobre dernier, le FMI a révisé ses prévisions de croissance à la baisse, en phase avec les autres grandes institutions internationales. Le taux de croissance de l’économie mondiale devrait être de 3 % en 2023 et de 2,9 % en 2024. Ces taux sont nettement en-dessous des moyennes des dernières années (hors covid).

Pour le directeur des études économiques du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, le retour au rythme d’activité d’avant covid apparaît de plus en plus difficile à atteindre compte tenu du durcissement des politiques monétaires et du ralentissement du commerce international. Les pays émergents et en développement hors pays pétroliers sont les plus touchés par le recul de la croissance.

Pour les pays avancés, la croissance devrait s’établir à 1,5 % cette année, puis à 1,4 % l’année suivante. La reprise la plus forte parmi les grandes économies a eu lieu aux États-Unis. La hausse du PIB américain serait de 2,1 % cette année, et non de 1,8 % initialement prévu. L’activité aux États-Unis reste dynamique grâce au niveau élevé de la consommation. La zone euro connaît une croissance plus faible que son allié américain. Sa production demeure toujours inférieure de 2,2 % aux prévisions d’avant-pandémie. Cette situation est la conséquence de l’exposition plus marquée à la guerre en Ukraine. L’Allemagne devrait enregistrer une baisse de son PIB de 0,5 % cette année tandis que la France enregistrerait une hausse de 1 %. Pour l’ensemble de la zone euro, la croissance serait de 0,7 %, et non plus de 0,9 % comme espéré en juillet dernier.

Cercle de l’Épargne – données FMI
Cercle de l’Épargne – données FMI

 

La croissance des économies émergentes et en développement diminuerait légèrement, passant de 4,1 % en 2022 à 4 % cette année et la suivante. En Chine, le PIB augmenterait de 5 % cette année et de 4,2 % en 2024. Le rebond lié à l’abandon de la politique du “zéro covid” a été temporaire. La croissance est passée de 8,9 % au premier trimestre 2023 (taux trimestriel annualisé désaisonnalisé) à 4 %. Dans l’Empire du milieu, les investissements des entreprises et les exportations s’affaiblissent en phase avec la baisse de la demande étrangère et des incertitudes géopolitiques. Le FMI s’inquiète de la poursuite de la crise immobilière. Selon Pierre-Olivier Gourinchas, elle représente un risque à ne pas négliger pour l’économie mondiale. Pour restaurer la confiance, “il faut restructurer rapidement les promoteurs immobiliers en difficulté”, conseille le Fonds. La chute des prix de l’immobilier, en Chine, pourrait provoquer une forte détérioration des bilans des banques et des ménages engendrant de graves difficultés financières. Le FMI estime que “l’économie chinoise doit s’éloigner d’un modèle de croissance immobilier axé sur le crédit”. Tout recul de 1 % de la croissance chinoise implique une baisse de 0,3 % de la croissance mondiale, selon les calculs du chef économiste.

Sur le terrain de l’inflation, le FMI note la décélération en cours, mais considère qu’elle ne reviendra pas au niveau des objectifs fixés par les banques centrales avant 2025. L’inflation globale devrait s’établir à 5,9 % cette année puis 4,8 % l’an prochain, après 9,2 % en 2022. L’inflation sous-jacente, hors prix des produits alimentaires et de l’énergie, devrait diminuer à 4,5 % en 2024. Pour le FMI, dans de nombreux pays, le durcissement de la politique monétaire arrive à son terme. L’institution indique néanmoins qu’un assouplissement prématuré par une baisse des taux des banques centrales “anéantirait les gains réalisés au cours des dix-huit derniers mois”.

Le FMI signale la multiplication des risques. Le niveau d’endettement de nombreux pays est élevé et peut poser des problèmes de solvabilité. Les incertitudes sur l’évolution du prix de l’énergie et des matières premières sont importantes. Le FMI a retenu un cours de 80,49 dollars en 2023 pour le baril de pétrole et 79,92 dollars en 2024. Une hausse de 10 % des cours du baril implique un recul de 0,15 % de la croissance mondiale. Si la situation au Proche-Orient se dégradait, une forte hausse du baril pourrait survenir avec un risque de récession.

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