Sans surprise, la Banque Centrale Européenne a augmenté ses taux directeurs de 75 points de base (0,75 point). Cette décision, largement attendue, marque un resserrement modéré de la politique monétaire.
■ Lors de sa réunion du 27 octobre, la BCE a décidé de faire passer son taux de refinancement à 2 %, son taux de facilité de dépôt à 1,5 % et son taux de prêt marginal à 2,25 %.
🢩 La hausse était attendue et marque bien un changement d’époque. La période des taux directeurs à 0 %, qui avait débuté en 2016 et pris fin cet été est définitivement terminée. A 2 %, le principal taux directeur de la BCE (taux de refinancement) a progressé d’autant en trois mois.
🢩 Les trois taux directeurs augmentent de 75 points de base. Le taux de facilité des dépôts (taux auquel les banques peuvent placer à la BCE) passe de 0,75 % à 1,5 % ; le taux de prêt marginal (prêt des banques auprès de la BCE à 24 heures) passe quant à lui de 1,5 % à 2,25 %. Il diffère du taux de refinancement qui présente une maturité d’une semaine et s’accompagne de garanties apportées par les banques, c’est pourquoi le taux de prêt marginal est plus élevé que le taux de refinancement.
■ La hausse de taux de la BCE, attendue et d’ampleur limitée au vu de l’inflation en zone euro, ne devrait pas avoir d’impact significatif à court terme.
🢩 La hausse des taux directeurs de la BCE reste modeste. Alors que l’inflation a atteint 10 % en zone euro, les taux directeur ont été portés à 2 %. Au début des années 1980 aux Etats-Unis, le président de la Fed Paul Volcker avait porté les taux directeurs au-dessus du taux d’inflation pour brider cette dernière. La situation est certes différente aujourd’hui, avec une inflation qui semble plus conjoncturelle qu’elle ne l’était alors, il n’en demeure pas moins que la hausse des taux décidée par la BCE est limitée au vu de la hausse des prix.
🢩 La décision de la BCE était largement attendue par les agents économiques. Il semblait acquis que la BCE augmenterait son taux directeur, seule l’ampleur de cette hausse pouvait faire débat. Ainsi, la décision de la BCE ne devrait pas sensiblement modifier les indicateurs financiers et économiques qui avaient anticipé cette hausse. Si la dynamique de hausse des taux était rapide et durable au cours des mois prochains, il pourrait en résulter un ralentissement plus prononcé de la croissance et une baisse du prix des actifs (bourse, immobilier…).