sam. Avr 20th, 2024

Baisse limitée des volumes investis

 

Après un 1er semestre 2021 assez terne, l’activité s’est nettement accélérée en fin d’année sur le marché français de l’investissement en immobilier d’entreprise. « Un peu plus de 10 milliards d’euros ont été investis au 4e trimestre 2021 en France, soit une hausse de 74 % sur un trimestre et de 11 % par rapport à la même période en 2020. L’année 2021 s’est ainsi achevée sur une note positive, malgré des perspectives assombries par la propagation fulgurante du variant Omicron » annonce Matthieu Garreaud, co-directeur du département Investissement de Knight Frank France.

Bureaux : une domination moins écrasante

 

Les bureaux, qui représentaient encore 70 % des sommes engagées dans l’Hexagone en 2019 puis 69 % en 2020, n’en ont concentré que 62 % en 2021, soit 15,5 milliards d’euros environ. La chute est de 15 % sur un an, malgré par la finalisation de plusieurs grandes transactions au 4e trimestre, en Ile-de-France comme en province. Toutefois, il convient de distinguer les marchés régionaux de celui de l’Ile-de-France. Ainsi, les bureaux ont fait mieux que résister en région avec hausse de 4 % sur un an.

Année record pour le marché de l’immobilier industriel

 

Le recul des bureaux tranche avec la performance exceptionnelle de l’immobilier industriel. « Avec près de 6,5 milliards d’euros investis en 2021 dans l’Hexagone, soit une hausse de 75 % sur un an, les actifs industriels captent 26 % de l’ensemble des sommes engagées sur le marché français de l’immobilier d’entreprise. Il s’agit d’un record historique, dépassant de 21 % le précédent pic de 2019 » annonce Antoine Grignon, Co-Directeur du département Investissement chez Knight Frank France. « Si les entrepôts XXL restent le moteur de l’activité, l’année 2021 a aussi été marquée par la percée de la logistique du dernier kilomètre, avec la réalisation de plusieurs ventes de portefeuilles mixtes et de messagerie illustrant la forte demande de grands fonds internationaux, anglo-saxons et asiatiques en particulier » poursuit Antoine Grignon.

Commerces : la périphérie sous les feux des projecteurs

Comme les bureaux, les commerces ont vu leur activité nettement ralentir l’an passé. « Près de 3,2 milliards d’euros ont été investis sur le marché français des commerces en 2021, soit une forte baisse de près de 30 % en un an et un niveau au plus bas depuis 2009 » annonce Antoine Grignon. Cette chute importante confirme l’impact de la crise sanitaire sur les commerces, pénalisés par l’attentisme des investisseurs et le nombre limité de grandes transactions. Néanmoins, l’activité s’est nettement redressée au 2nd semestre 2021, avec 2,2 milliards d’euros investis sur la période contre 970 millions environ au 1er semestre.   

La France dans le Top 5 des principales destinations mondiales

 

La baisse modérée des sommes engagées en France en 2021 s’explique notamment par le dynamisme des investissements étrangers. « L’an passé, les investisseurs étrangers ont investi plus de 11 milliards d’euros en France, soit une légère hausse de 6 % par rapport à 2020 permettant à notre pays de conserver sa place dans le Top 5 des marchés mondiaux captant le plus d’investissements transfrontaliers. Dans le même temps, les montants investis dans l’Hexagone par des Français ont diminué de 16 %, ces derniers ne représentant plus que 54 % de l’activité contre 60 % un an auparavant » indique Matthieu Garreaud.

Quelles perspectives pour le marché français de l’investissement en 2022 ?

 

Le marché français repartira à la hausse en 2022, même si la déferlante Omicron pourrait temporairement ralentir la reprise. Les actifs tertiaires resteront la première cible des investisseurs étrangers qui, comme l’an passé, renforceront également leur position sur le marché de la logistique. Cette forte demande ainsi que le rebond prévisible des acteurs domestiques continueront d’exercer une pression baissière sur les taux de rendement prime. Le spread restera toutefois favorable au compartiment immobilier du fait de politiques monétaires accommodantes.

En dehors du segment prime, l’activité devrait également rebondir grâce au réétalonnage progressif des valeurs et à l’accélération des stratégies value-added de certains investisseurs. « Les changements d’usage et la réversibilité des actifs seront deux des principaux thèmes de 2022 sur le marché français de l’investissement, illustrant la montée en puissance des critères d’investissement durable et l’impact de la crise sanitaire sur les stratégies d’allocation. Les investisseurs renforceront également leur exposition au logement, à l’immobilier de santé et au résidentiel géré afin de poursuivre la diversification de leur patrimoine » conclut Matthieu Garreaud

 

 

 

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