Nicolas Leclerc, cofondateur du cabinet de conseil en énergie OMNEGY
Macroéconomie & Géopolitique :
les bourses mondiales poursuivent leur ascension effrénée après des résultats trimestriels positifs de la part des grandes entreprises cotées. L’indice américain S&P500 est en hausse de 16,3% depuis le début de l’année, de son côté le Stoxx Europe 600 affiche 12,7% de gains. Les entreprises du compartiment technologique et bancaire sont les initiatrices de cette hausse des marchés financiers. Côté économie toujours, la Réserve Fédérale a diminué ses taux directeurs de l’ordre de 25 points de base (0,25%) et devrait probablement les diminuer dans cet ordre de grandeur une seconde fois avant la fin de l’année, si les chiffres de l’inflation ne sont pas trop élevés.
Sur le front géopolitique, la Chine et les Etats-Unis sont parvenus à un accord après la rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump à Séoul la semaine passée. Ainsi, la Chine va à la fois cesser ses restrictions sur les exportations de terres rares pour au moins 12 mois et ses actions antitrust sur les entreprises américaines.
Gaz naturel: -2,4% sur les prix pour 2026 et -3,3% pour les prix de novembre 2025.
Les prix du gaz ont diminué de manière relativement marquée la semaine passée, en raison de fondamentaux plutôt confortables.
Les flux norvégiens demeurent élevés, à près de 320 millions de m³/jour alors que l’Europe vient d’entrer dans la saison hivernale depuis le 1er novembre. Du côté du GNL, les flux sont également toujours exceptionnellement élevés pour la période, à plus de 4 TWh/jour réceptionnés dans les ports européens. Pour la demande en gaz, celle-ci a diminué en Europe occidentale grâce à la remontée des températures bien au-dessus des normales de saison. Cette situation permet aux stockages d’être en injection nette : ils sont remplis à 82,8%, en stagnation depuis désormais 3 semaines.
Électricité : -1,6% sur les prix pour 2026 et -3,2% pour les prix de novembre 2025.
Le prix de l’électricité a suivi la tendance baissière observée sur le marché gazier.
À court terme, les prix ont chuté grâce à une combinaison de températures supérieures à la moyenne, de 2 à 4 °C selon les zones, ainsi qu’à une production éolienne extrêmement élevée. Cette tendance devrait d’ailleurs se poursuivre pour la semaine à venir, avec des températures allant de 1 à 4 °C au-dessus de la normale et une production renouvelable qui devrait se maintenir à un bon niveau de production sur la semaine. En tout état de cause, la demande devrait rester plutôt mesurée.
À plus long terme, le prix de l’électricité en France pour 2026 a clôturé vendredi sous les 55 €/MWh pour la première fois, tandis qu’en Allemagne, il s’établit à 86 €/MWh, reflétant un écart de prix historique entre les deux pays. L’excellente disponibilité nucléaire en France, à 53,4 GW, est en partie responsable de cette situation.
Pétrole : -0,64% sur le prix du pétrole brut.
Le prix du pétrole est resté plutôt stable la semaine passée après avoir largement rebondi la 3ème semaine du mois d’octobre.
L’OPEP+ a annoncé, lors de son dernier meeting, que l’alliance allait augmenter sa production de 137 000 barils par jour au mois de décembre, avant de faire une pause sur ses augmentations de la production au 1er trimestre 2026, en raison d’un surplus d’offre par rapport à la demande. De janvier à septembre 2025, le secteur pétrolier a été en surplus de 1,9 million de barils par jour et l’Agence Internationale de l’Energie anticipe que celui-ci passe à 4 millions de barils par jour sur l’année 2026.
Co2: +0,26% sur le prix des quotas pour décembre 2025.
Le prix du CO₂ a été assez peu volatil sur la semaine et le marché attend des évolutions concernant les températures, la demande ainsi que les niveaux de production des centrales thermiques. Le regain de production éolienne ainsi que des températures plutôt élevées pour la saison l’ont éloigné de la zone des 80 €/tonne pour le moment.
Charbon: +2,98% sur la tonne de charbon.
Le prix du charbon a rebondi au plus haut depuis deux mois. Les prévisions météorologiques à deux semaines indiquent une baisse des températures pour la mi-novembre ainsi qu’une diminution de la production renouvelable, ce qui est venu soutenir le prix du charbon. Les stocks de charbon en Europe ont augmenté de 10% sur la semaine passée, à 3,92 millions de tonnes.
Prix du gaz dans le monde :
L’écart sur le prix du gaz entre la France et le JKM en Asie est à son plus haut niveau depuis plusieurs mois. Il convient donc de surveiller cette situation, car les prix du gaz en Europe ne peuvent pas continuer à baisser et préserver un approvisionnement en GNL élevé. Les cargaisons risquent de se diriger vers l’Asie, qui propose un prix plus attractif.