sam. Mai 4th, 2024

Par Asteres La croissance française, à +0 % au quatrième trimestre, est caractérisée par des évolutions très disparates entre les différentes composantes du PIB. Sur l’ensemble de 2023, la hausse du PIB a été de 0,9 %, ce qui correspond globalement aux prévisions réalisées tout au long de l’année.

En 2024, la croissance française serait identique à 2023, à 0,9 % d’après les prévisions d’Asterès.   La croissance française a été fortement tirée par le commerce extérieur au quatrième trimestre. Toutes autres composantes du PIB ont pesé sur l’activité, notamment la variation des stocks.

 L’effondrement des importations en volume, de -3,1 % au quatrième trimestre, a fortement contribué à tirer la croissance, puisque cette baisse a été beaucoup plus forte que celle des exportations (-0,1%). Ainsi, le commerce extérieur a contribué pour 1,2 point à la croissance trimestrielle.

 La consommation des ménages s’est contractée de -0,1 % au quatrième trimestre, toujours pénalisée par l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat. Les taux élevés brident l’investissement (- 0,7 %), notamment l’investissement des ménages (achat immobilier) qui a baissé de -1,4 % sur le dernier trimestre. La variation des stocks a pour sa part fortement pesé sur la croissance, pour -1,1 point (à niveau de stocks constants, la croissance trimestrielle aurait donc été de 1,1 %).  

  D’après Asterès, la croissance en France serait de 0,9 % en 2024. Les prévisions d’Asterès sont globalement en ligne avec celles réalisées par d’autres instituts : la Banque de France prévoit également 0,9 % de croissance, le FMI 1,3 %, le gouvernement 1,4 % et le consensus Focus Economics 0,8 %. La consommation des ménages devrait repartir en 2024 mais l’investissement serait pénalisé par les taux élevés. Le commerce extérieur contribuerait positivement à la croissance.  

La consommation des ménages devrait être tirée par le léger rebond du pouvoir d’achat. Le choc inflationniste a entraîné une progression plus rapide des prix que des salaires au cours des deux dernières années, ce qui a pénalisé la consommation, notamment sur les produits dont les prix ont le plus augmenté, comme l’alimentation. En 2024, la progression des salaires deviendrait supérieure à la hausse des prix, permettant une hausse de la consommation des ménages de 0,9 %.

 L’investissement continuera à souffrir des taux élevés. L’investissement a été dynamique en sortie de crise sanitaire. Cependant, la hausse des taux décidée par la BCE pour freiner l’inflation pèse mécaniquement sur l’investissement, notamment l’investissement des ménages. L’investissement des entreprises, pour sa part, résiste au contexte de taux élevés (car il est moins dépendant du niveau des taux). La progression de l’investissement en 2024 serait trois fois moins rapide qu’en 2023, à 0,5 %.

 Le commerce extérieur aura un effet positif sur la croissance. La légère reprise attendue chez le principal client de la France, l’Allemagne, facilitera la progression des exportations. De plus, la hausse attendue de la production dans l’aéronautique, un secteur sinistré par la crise sanitaire et fortement orienté vers les marchés étrangers, entraînera une hausse des exportations. La croissance des importations devrait être inférieure à celle des exportations, avec une demande totale en France (consommation et investissement) qui resterait poussive.    

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