mar. Juil 8th, 2025

Par William Gerlach, VP Opérations de marché chez iBanFirst

Donald Trump envoi les lettres dans quelques heures aux principaux partenaires commerciaux des États-Unis les menaçant de nouveaux droits de douane. Quelle analyse peut on faire sur le dollar ?

 

Dollar : et si le pire était déjà anticipé ?

Par William Gerlach, VP Opérations de marché chez iBanFirst. 

Les derniers rebondissements de la guerre commerciale américaine, et l’envoi imminent de courriers d’avertissement aux principaux pays partenaires, ne semblent plus effrayer les marchés financiers. L’indice de volatilité (VIX) évolue autour de 17,8 – très en-dessous de la zone de risque située autour de 20. Le dollar est toujours en repli, de -1,20 % face à l’euro sur la semaine écoulée. Mais on est très loin d’une fébrilité extrême. 

Un marché qui a déjà intégré le yo-yo trumpien 

En réalité, le scénario de droits à douane à multiples rebondissements est déjà anticipé. Les contrats à terme sur le marché des changes prévoient une paire EUR/USD à 1,23 en fin d’année. Elle pourrait même grimper à 1,30 en 2026. Les investisseurs, toutes typologies confondues, sont vendeurs nets de dollar à des niveaux parfois records. Le rapport hebdomadaire Commitment of Traders du régulateur américain, la CFTC, montre que les positions vendeuses détenues par les investisseurs particuliers sont proches de leur niveau de 2020, au moment de la pandémie. 

1,20 et après ?

Une règle de base existe sur les marchés financiers. Lorsque tout le monde est vendeur d’un actif, c’est peut-être le bon moment pour l’acheter. Est-ce le cas pour le dollar ? Du fait de la faiblesse des volumes propre à la période estivale, qui favorise des mouvements techniques abruptes, nous ne serions pas surpris que l’EUR/USD rallie le seuil psychologique situé à 1,20. Entre le niveau actuel à 1,1730 et 1,2000, il n’y a pas de résistance majeure qui pourrait freiner la tendance haussière. En revanche, est-ce que la paire peut aller plus haut ? L’inflation et les flux financiers auront le dernier mot.

Or, les flux de capitaux reviennent depuis la fin du mois de mai sur les actifs financiers en dollar, notamment les actions technologiques qui sont bradées par rapport à leurs niveaux de valorisation historiques. C’est un mouvement qui, a minima, limite la baisse du billet vert. L’économie américaine est en excellente santé. Finies les craintes de récession ! 

Enfin, nous nous attendons à ce que l’administration Trump soit plus sage à partir de la rentrée en prévision des élections de mi-mandat prévues en 2026. Jusqu’à présent, le locataire de la Maison Blanche a eu tendance à regarder de près le marché obligataire plutôt que les actions. Cela devrait rapidement changer. Les actions représentent 49 % du total des actifs détenus par les Américains, contre 10 % pour les Français. Ils vont donc certainement suivre attentivement l’évolution de leur portefeuille boursier avant d’aller aux urnes. Donald Trump en a conscience. De nouveaux remous violents au niveau de la guerre commerciale ou une forte volatilité du dollar ne seraient pas les bienvenus.

Un rebond du dollar est peut-être possible en fin d’année.

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