La charge d’intérêt pourrait augmenter.
À mesure que les nouvelles émissions de dette intègrent des taux plus élevés, la charge d’intérêt commencera à peser davantage. Cette évolution alourdirait significativement le déficit. Les données historiques montrent que lorsque des États consacrent plus de 10 % de leurs recettes au paiement des intérêts de la dette, et que ce ratio augmente, la réduction de la dette est beaucoup moins probable. En France, le budget consacré au remboursement de la dette de l’État a augmenté depuis 2020 (même s’il reste inférieur aux autres pays développés très endettés, Fig.1), et cette tendance devrait encore s’accentuer au cours des prochaines années. L’augmentation observée au cours des dernières années s’explique en partie par la hausse de l’inflation, particulièrement marquée lors de la période 2022-2023. En effet, une partie des emprunts de l’État est liée à l’inflation. Le renchérissement du coût de la dette française s’explique aussi par l’augmentation générale des taux d’intérêt au cours des dernières années. Du côté des dépenses militaires, le budget 2025 prévoit une augmentation de près de 4 milliards d’euros par rapport à 2024. À partir de 2026, cet effort devrait s’intensifier, avec une hausse annuelle d’environ 0,2 point de PIB. Cela permettrait aux dépenses militaires d’atteindre 3 % du PIB en 2030. Toutefois, cet effort devra probablement s’étaler dans le temps, compte tenu du niveau déjà élevé du déficit public. La réalisation de cet important effort de consolidation budgétaire nécessitera des actions décisives. Dans ce contexte, ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026 se révèle être un exercice très difficile. Avec une croissance du PIB attendue à seulement 0,6 % en 2025 et environ de 1 % en 2026, les marges de manœuvre du côté des recettes resteront limitées. Il faudra donc principalement agir sur la maîtrise des dépenses (hors charge d’intérêt et défense), c’est-à-dire veiller à ce qu’elles progressent moins vite que le PIB. |
Compte tenu du ratio prélèvements obligatoires/PIB déjà élevé en France, toute nouvelle mesure fiscale devrait viser à réduire les dépenses fiscales inefficaces et à lutter contre l’évasion fiscale. Si des mesures exceptionnelles et temporaires sur les recettes peuvent amorcer l’ajustement budgétaire nécessaire, le niveau de fiscalité en France, parmi les plus élevés de l’UE, montre qu’une consolidation budgétaire reposant durablement sur la fiscalité, nécessaire à l’atteinte des objectifs à moyen terme, risquerait de nuire à la confiance des entreprises, à la consommation des ménages et au potentiel de croissance.
Forts des expériences récentes, les pouvoirs publics devraient poursuivre le suivi et l’évaluation des dispositifs de dépenses fiscales afin d’en corriger les inefficacités au regard des objectifs poursuivis et obtenir des économies. Cette démarche permettrait également de simplifier le système fiscal et de faciliter la prévision des recettes. En effet, la France affiche le ratio de dépenses publiques/PIB le plus élevé de l’Union européenne. Plusieurs leviers existent pour rationaliser les dépenses et en améliorer la qualité, tout en préservant les investissements favorables à la croissance dans les secteurs prioritaires et en limitant les effets négatifs sur les plus vulnérables. L’extension prévue des revues de dépenses et les efforts pour réduire les doublons entre entités publiques, y compris au niveau local, peuvent permettre de rationaliser les dépenses en corrigeant les inefficacités et en réduisant la complexité administrative. Il est également possible d’améliorer le ciblage des prestations sociales, notamment en réexaminant les critères d’éligibilité et la durée des allocations chômage, afin de mieux orienter les politiques actives de l’emploi, ainsi que de poursuivre la simplification et l’harmonisation des régimes de retraite, tout en veillant à l’équilibre du système, dans la continuité de la réforme de 2023. Ces efforts favoriseraient des carrières moins fragmentées et plus longues, tout en renforçant la soutenabilité et l’équité intergénérationnelle du système de sécurité sociale. Un suivi renforcé et une meilleure coordination financière pourraient également générer des économies aux niveaux local et national. La volatilité des actifs français devrait être de retour cet été. Pour l’instant, les spreads des OAT françaises (Fig.2) semblent sous-estimer les risques qui se profilent à l’horizon. |
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