jeu. Nov 7th, 2024

L’Union Européenne (UE) se distingue aujourd’hui comme la seule région au monde où la production de viande est en net recul. Alors que de nombreuses régions du globe voient leur production croître pour répondre à une demande toujours plus forte, l’Europe adopte une trajectoire inverse, marquée par une baisse continue. Et le pays où cette tendance est la plus prononcée ? C’est la France, avec une diminution spectaculaire de près d’un tiers de sa production de viande en seulement 25 ans.

La France en première ligne

Ce chiffre alarmant place la France au centre des débats. Autrefois l’un des piliers de la production agricole européenne, la France subit aujourd’hui une chute qui inquiète les éleveurs, les consommateurs et les autorités. Divers facteurs sont à l’origine de ce déclin. D’une part, la faible rentabilité de nombreuses exploitations rend la situation insoutenable pour un grand nombre d’agriculteurs. En effet, face à la volatilité des prix, beaucoup peinent à générer des profits suffisants pour maintenir leurs activités.

Les normes environnementales, un frein au secteur ?

D’autre part, les normes environnementales toujours plus strictes imposées par l’UE pèsent lourdement sur le secteur. Pour lutter contre le réchauffement climatique et protéger la biodiversité, l’Union a mis en place des réglementations visant à réduire l’empreinte carbone de l’agriculture. Si ces mesures sont essentielles pour préserver l’environnement, elles représentent également des défis supplémentaires pour les producteurs, notamment en termes d’investissements pour moderniser leurs infrastructures ou adapter leurs pratiques.

Les normes environnementales de plus en plus strictes édictées par l’Union Européenne visent à réduire l’impact écologique des activités agricoles et à lutter contre le réchauffement climatique. Ces réglementations, qui s’inscrivent dans les objectifs de développement durable de l’UE, obligent les exploitations à revoir en profondeur leurs méthodes de production. Cela inclut, par exemple, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la gestion plus rigoureuse des ressources en eau et la préservation de la biodiversité. Bien que ces mesures soient essentielles pour protéger l’environnement, elles représentent un fardeau financier et logistique considérable pour les éleveurs. Moderniser les infrastructures, se conformer aux nouvelles exigences et investir dans des pratiques agricoles plus durables nécessitent des coûts importants que de nombreuses exploitations, déjà fragilisées par la faible rentabilité du secteur, peinent à assumer. Résultat, certaines exploitations se voient contraintes de réduire leur activité, voire de cesser totalement leur production, contribuant ainsi à la baisse généralisée de la production de viande en Europe.

Une tendance mondiale opposée

Alors que l’Europe s’engage dans une voie plus durable, d’autres régions du monde continuent d’augmenter leur production de viande. En Amérique du Sud, par exemple, les surfaces dédiées à l’élevage continuent de s’étendre, souvent au détriment des forêts tropicales. En Asie, la demande croissante, notamment en Chine, encourage une production toujours plus intense.

 

Par Navidh Mansoor, rédacteur adjoint de croissance Investissement

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