mer. Déc 18th, 2024

Par Michael Techer – Country Manager France – Check Point Software Technologies

Mickael Techer de Check Point montre comment éviter d’être infecté par des rumeurs et des fausses informations, pour ne pas les diffuser.

« Rien ne voyage plus vite que la vitesse de la lumière, à l’exception peut-être des mauvaises nouvelles qui obéissent à leurs propres lois, » écrivait Douglas Adams. La pandémie de coronavirus est un rappel brutal du pouvoir de l’information et des conséquences de la désinformation. Les dirigeants politiques luttent pour contrôler le récit de la pandémie et la manière d’y faire face. Ils se battent contre les cybercriminels qui cherchent à tirer profit des préoccupations des gens, et contre le déluge constant d’informations sur tous les canaux de communication qui répandent de fausses nouvelles et trompent les utilisateurs, les incitant à ouvrir des contenus malveillants ou à communiquer des informations personnelles sensibles.

 

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié cela « d’infodémie ». « Les fausses informations se répandent plus vite et plus facilement que le virus, et c’est tout aussi dangereux, » a-t-il déclaré en février. La chancelière allemande Angela Merkel s’en est fait l’écho en implorant les citoyens : « Je vous demande de ne pas croire les rumeurs, mais seulement les communications officielles. »

 

Le problème est que les cybercriminels comprennent la façon dont nous consommons et diffusons l’information par email, le web et les réseaux sociaux, et sont des experts lorsqu’il s’agit de duper les gens par des escroqueries et des mensonges en ligne. Comme des pays entiers sont bloqués et que leurs populations sont désireuses de rester informées des nouveaux développements, il n’y a pas de meilleur moment pour les cybercriminels pour se mettre au travail.

 

Action et réaction

Les géants d’Internet font de leur mieux pour répondre à l’infodémie de fausses informations et d’escroqueries : Google et les entreprises de réseaux sociaux se sont engagés à identifier et supprimer les contenus trompeurs ou préjudiciables liés à la pandémie, tout en mettant en avant les contenus faisant autorité et provenant de sources authentiques. Les commerçants tels qu’Amazon sévissent contre les publicités et les produits qui prétendent à tort être efficaces contre le virus.

 

Mais ces mesures ne fonctionnent que de manière réactive, après que ces produits et publicités aient circulé pendant un certain temps, ce qui signifie qu’ils peuvent encore causer des perturbations, des dommages et des pertes avant d’être supprimés. Comment les individus peuvent-ils développer et renforcer leur immunité personnelle contre les fausses informations ? Voici cinq questions clés que nous devrions tous nous poser lorsque nous voyons, ou recevons, des informations qui prétendent être liées au coronavirus.

 

  1. Qui l’a envoyé et pourquoi ? C’est une question particulièrement importante pour les emails. Les cybercriminels usurpent souvent l’identité d’organismes ou de sources fiables afin de gagner la confiance des destinataires. Ainsi, lorsque vous recevez des notifications, vérifiez si vous êtes abonnés à une lettre d’information ou à une communication similaire émise par l’organisme en question. Sans cela, il est très peu probable que l’organisme ait accès à vos coordonnées, ou qu’il ait une véritable raison de vous contacter.
  2. Le message comporte-t-il des fautes d’orthographe ou de grammaire ? Tout le monde fait une faute de frappe de temps en temps. Cependant, les messages truffés de telles erreurs sont souvent le signe qu’ils ont été écrits à l’origine dans une autre langue et qu’ils ont été traduits par un traducteur automatique. C’est là un signe courant que le message est illégitime.
  3. Où l’URL mène-t-elle ? De nombreux messages envoyés par des cybercriminels n’incluent pas la totalité de l’information, mais invitent plutôt les destinataires à cliquer sur un lien, qui s’avère alors être infecté. Il est donc essentiel de vérifier les URL avant de cliquer dessus. Certaines URL malveillantes sont manifestement fausses, intégrant de longues chaînes de lettres ou de chiffres illisibles, ou de légères variations dans l’orthographe d’un site légitime. Si vous n’êtes pas sûr, des vérificateurs d’URL sont disponibles gratuitement en ligne.
  4. Le message inclut-il des sources vérifiées ? Un principe clé des informations dignes de confiance, en particulier lorsque des chiffres ou des données concrètes sont incluses, est celui des sources vérifiables et crédibles. Pour le coronavirus, ce sont les institutions publiques telles que le ministère de la santé ou les organisations telles que l’OMS qui sont les plus pertinentes. Un message qui contient des sources d’origine douteuse, ou aucune source du tout, est beaucoup plus susceptible d’être faux.
  5. S’agit-il vraiment d’une information exclusive ? Certains médias ont parfois accès à des données exclusives qui n’ont pas été communiquées à d’autres médias. Toutefois, il faut toujours les considérer avec un certain scepticisme, en particulier lorsqu’elles concernent une crise sanitaire en pleine évolution, tous les médias recevant généralement les mêmes informations de la part des politiciens et des organismes publics. Google News est recommandé pour la recherche active d’actualités, car il ne montre que celles provenant de sources fiables.

 

Les méthodes les plus efficaces pour éviter d’être infecté par une infodémie de fausses informations consistent à suivre ces simples étapes pour vérifier les actualités ou les messages liés au coronavirus, et faire preuve de bon sens pour vérifier les sources et les URL.

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