Par Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM
La Bourse de Paris broie du noir. Les statistiques économiques sont mauvaises, en particulier les PMI manufacturier et du secteur des services. Cela fait des mois qu’ils sont largement inférieurs à 50 et ancrés à des niveaux de contraction extrêmement forts qui n’augurent rien de bon pour l’économie française.
Il y a évidemment la faiblesse de la Chine qui pénalise directement le luxe. S’ajoute à cela l’instabilité politique qui va crescendo et qui se traduit notamment par une flambée des coûts d’emprunt de la France. Depuis la semaine dernière, la France emprunte à des taux supérieurs à la Grèce sur des maturités de dette allant jusqu’à dix ans. Certains commentateurs commencent même à parler de « crise financière ». Heureusement, nous n’en sommes pas encore là. En revanche, les signaux négatifs s’accumulent.
Atmosphère de crise
Par Defthedge,
Il faut vivre dans une grotte pour ne pas savoir que les finances publiques françaises sont en difficulté. Le coût d’emprunt de la France sur les marchés financiers s’envole. Pour la dette à 10 ans, qui sert de référence, la France emprunte à un taux supérieur à la Grèce. C’est un mauvais signe. Sur BFM TV, l’ éditorialiste A. Duhamel a parlé de « crise financière ».
Les marchés financiers s’inquiètent légitimement de la capacité du gouvernement à durer et à mettre en œuvre une nécessaire baisse des dépenses publiques. Les investisseurs intègrent le fait que ce sera compliqué et que la France aura une dette plus élevée, plus longtemps que les autres pays européens. Une crise financière suppose que la France soit coupée des marchés ou condamnée à emprunter à des taux prohibitifs.
La fausse bonne nouvelle
L’anticipation d’inflation à long terme pour la zone euro est retombée à 2%, pour la première fois depuis juillet 2022. Est-ce le signe que la BCE a repris le contrôle sur les prix ? Pas vraiment. C’est surtout le symptôme d’une demande structurellement faible en zone euro. Et ça ne va pas s’arranger ! Quand la Chine va déverser chez nous ses excédents de production – ce qui va contribuer à la désindustrialisation européenne – l’inflation pourrait même aller bien plus bas !