mer. Déc 24th, 2025

Par Anne Cutler – Cybersecurity Evangelist – Keeper Security 

 

À la suite de la récente indisponibilité de services clés de La Poste, Anne Cutler, Cybersecurity Evangelist chez Keeper Security, livre son analyse et rappelle que les cyberattaques ne peuvent plus être évaluées uniquement à l’aune du vol de données, mais aussi à travers leur capacité à perturber des services essentiels à des moments critiques.

 

« La panne survenue chez La Poste et sa filiale bancaire illustre pourquoi la cyber-résilience ne peut plus être évaluée uniquement à l’aune du vol de données, mais aussi à travers l’impact sur les services essentiels lorsque les citoyens en ont le plus besoin. Si La Poste a indiqué que les données clients n’ont pas été compromises, une attaque par déni de service distribué (DDoS) capable de rendre des services essentiels inaccessibles pendant la période la plus chargée de l’année entraîne malgré tout des conséquences opérationnelles, financières et réputationnelles significatives.

 

Les attaques DDoS sont souvent minimisées comme de simples attaques de « bruit », car elles ne débouchent pas systématiquement sur un vol de données. Pourtant, pour les organisations du secteur public et les opérateurs d’infrastructures nationales critiques, la seule interruption de service peut avoir des effets en cascade : retards de paiement, ralentissement des flux logistiques, érosion de la confiance des citoyens et pression accrue sur les équipes et les systèmes partenaires. Le calendrier de cet incident, en pleine période de forte demande saisonnière, s’inscrit dans une tendance plus large où les attaquants ciblent délibérément les moments de dépendance maximale.

 

Le contexte dans lequel cette attaque s’est produite est également déterminant. La Poste a déjà été la cible d’attaques DDoS par le passé, et les organisations du secteur public à travers l’Europe continuent de subir une pression soutenue de la part d’acteurs malveillants, qu’ils soient opportunistes ou idéologiquement motivés. Si l’attribution reste souvent incertaine, la répétition de ces attaques ne laisse aucun doute : la perturbation est désormais un objectif stratégique à part entière.

 

La résilience doit donc être évaluée à la fois sous l’angle technique et managérial. Une défense efficace contre les attaques DDoS repose sur une surveillance continue des réseaux, une compréhension fine des schémas de trafic habituels et des plans de réponse aux incidents éprouvés, capables d’être activés rapidement. Les organisations doivent également s’assurer que l’accès aux systèmes critiques est strictement encadré par une gestion des accès à privilèges, afin que les mesures défensives prises en situation de crise n’introduisent pas, involontairement, de nouveaux risques.

 

À mesure que les services publics se numérisent, garantir leur disponibilité, leur intégrité et la confiance des usagers doit rester un pilier central des stratégies nationales de cybersécurité, en particulier lors des périodes où citoyens et entreprises en dépendent le plus. »

 

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