mer. Déc 4th, 2024

La légère baisse des taux d’intérêt n’a pas entraîné une véritable reprise du marché immobilier qui reste complètement bloqué. D’un côté, les acheteurs se font rares, et de l’autre, les propriétaires hésitent à baisser leurs prix. Le nombre d’offres demeure relativement limité, témoignant de l’attentisme des propriétaires, qui préfèrent attendre une amélioration de la conjoncture avant de mettre leurs biens sur le marché. En conséquence, le nombre de transactions continue de diminuer, enregistrant un recul de 420 000 entre le 3ᵉ trimestre 2021 et le 3ᵉ trimestre 2024.

La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier et la crise politique qui s’en est suivie ont dissuadé de nombreux ménages de se lancer dans des projets immobiliers. Le marché des résidences secondaires est particulièrement touché. Dans ce contexte, les prix des logements ont, , légèrement baissé au troisième trimestre, selon l’INSEE : -0,1 % (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après -0,5 % au deuxième trimestre 2024 et -1,5 % au premier trimestre 2024. Bien que la contraction soit plus modérée que lors des trimestres précédents, la tendance annuelle reste négative. Les prix des logements anciens reculent pour le cinquième trimestre consécutif, enregistrant une baisse de -3,9 % au troisième trimestre 2024, après -4,9 % au deuxième trimestre 2024 et -5,2 % au premier trimestre 2024. Les prix diminuent de 3,8 % pour les appartements et de 3,9 % pour les maisons.

 

CVS : données corrigées des variations saisonnières

 

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

 

Au troisième trimestre 2024, les prix des logements anciens en Île-de-France ont enregistré une légère baisse de -0,1 %, après -0,9 % au deuxième trimestre et -2,4 % au premier trimestre.

 

La baisse des prix des appartements ralentit : -0,3 % contre -0,6 % au deuxième trimestre. À Paris, le recul est de -0,4 %, également en décélération par rapport au trimestre précédent (-0,7 % au deuxième trimestre). En petite couronne, les prix diminuent de -0,2 % après -0,9 %, tandis qu’en grande couronne, les prix des appartements baissent après une quasi-stabilité au deuxième trimestre 2024 (-0,4 % après +0,1 %). À l’inverse, après sept trimestres de recul, les prix des maisons en Îlede-France augmentent légèrement (+0,4 % au troisième trimestre 2024 après -1,3 % au deuxième trimestre).

 

Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont diminué de 5,3 % au troisième trimestre 2024, après -7,1 % au deuxième trimestre et -8,1 % au premier trimestre. Les baisses sont comparables pour les maisons (-5,3 % après -8,0 %) et les appartements (-5,2 % après -6,6 %). À Paris, les prix des appartements ont perdu 5,5 % de leur valeur, contre -6,6 % au deuxième trimestre. La même tendance est observée en petite couronne (-5,5 % après -7,4 %) et en grande couronne (-4,0 % après -5,5 %). À Paris, les évolutions sont contrastées selon les arrondissements. Les prix des logements au centre de la capitale résistent mieux, bien que le nombre de transactions soit en baisse. Les délais de vente, quant à eux, s’allongent.

 

En province, selon l’INSEE, les prix des logements anciens sont quasi stables au troisième trimestre 2024, après cinq trimestres consécutifs de baisse : -0,1 % après -0,4 % au deuxième trimestre et -1,3 % au premier trimestre. Sur un an, les prix des logements anciens en province reculent de 3,4 % au troisième trimestre 2024, après -4,2 % au deuxième trimestre. La baisse reste plus marquée pour les maisons (-3,6 % après -4,4 %) que pour les appartements (-3,0 % après -3,8 %).

 

CVS : données corrigées des variations saisonnières

 

 

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

 

Symbole d’un marché toujours en panne, au mois de septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est en recul. Il a été évalué à 780 000, après 792 000 fin juin 2024 et 825 000 fin mars 2024. Le volume annuel de transactions diminue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,0 % du stock de logements. Ce ratio reste est inférieur à son niveau du début des années 2000, avant la crise économique de 2008.

 

CVS : données corrigées des variations saisonnières

 

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

 

Les craintes d’une augmentation des impôts, liées à la situation budgétaire de la France, ainsi que les menaces persistantes de blocage politique, pourraient contribuer à paralyser le marché immobilier. Une éventuelle baisse des taux directeurs par la Banque centrale européenne pourrait entraîner un assouplissement sur le front du crédit, à condition que la situation financière ne se dégrade pas dans les semaines à venir.

 

Malgré la pénurie de logements dans les grandes agglomérations, les prix restent élevés. Cependant, les acheteurs n’hésitent pas à négocier de manière plus agressive pour obtenir des réductions. La rentabilité de l’immobilier demeure pénalisée par des prix élevés et une hausse des coûts associés (charges, impôts fonciers). De plus, l’alourdissement des droits de mutation à titre onéreux (frais de notaire) pourrait également freiner le marché en 2025.

 

Par Philippe Crevel

 

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