Par David TAIEB, directeur des investissements en actifs cotés chez Sienna Investment Managers
Les marchés devraient évoluer dans un environnement propice aux actifs risqués malgré les attentes élevées en termes de prévisions de résultat déjà intégrées dans les cours.
En 2026, la croissance mondiale devrait garder un rythme comparable à celui observé en 2025, autour de 3% (+1% en zone euro et +2% aux Etats-Unis). L’apaisement des tensions commerciales pourrait constituer un facteur de soutien à la conjoncture alors que le « coût » de ces barrières douanières ne devrait pas excéder 0,3% de PIB. En Europe, le plan de relance allemand et les politiques de soutien à l’industrie de défense (« ReArm Europe ») produiront leurs premiers effets l’an prochain. En outre, le maintien d’un prix du baril à des niveaux bas, autour de 60$, reste un élément positif pour dynamiser la croissance. L’irruption de l’IA dans les entreprises devrait également contribuer à booster la productivité alors que des investissements colossaux ont été réalisés dans ce domaine.
Au final, ces gains de productivité liés à l’IA, la normalisation constatée sur les chaînes de production industrielles et sur les prix des services qui avaient flambé l’an dernier ainsi que la baisse des prix des matières premières expliquent le recul des tensions inflationnistes même s’il faudra surveiller l’évolution des coûts salariaux en 2026. Fort de ce constat, l’inflation devrait être ramenée autour de 2% en Europe et dans une fourchette comprise entre 2,5 et 3% aux Etats-Unis.
Dans ce contexte, nous attendons une baisse supplémentaire des taux l’an prochain de la part de la Banque centrale européenne qui n’est pas encore intégrée par le marché. Du côté de la Réserve Fédérale, nous pensons en revanche que la bonne tenue de l’économie américaine pourrait justifier moins de baisses de taux que prévu malgré l’arrivée en mai prochain du successeur de Jerome Powell à la tête de la Fed.
Des actions incontournables mais le risque de concentration implique une certaine prudence
Optimistes, les marchés anticipent actuellement des prévisions de bénéfices dans une fourchette comprise entre 10 et 12% des BPA l’an prochain. Les investisseurs devraient sélectionner de préférence les entreprises « en retard » sur leurs prévisions mais en mesure, malgré tout, de tenir leurs objectifs et dont l’endettement est maîtrisé. Le risque de concentration reste particulièrement élevé au sein des grands indices boursiers. Ce phénomène marquant aux Etats-Unis où quelques valeurs vedettes créent l’essentiel de la performance implique une certaine prudence de la part des investisseurs même si les marchés actions resteront une classe d’actifs incontournable l’an prochain. A ce titre, les entreprises qui seront en mesure de gagner des gains de productivité réels grâce à l’IA devraient tirer leur épingle du jeu par rapport à d’autres sociétés qui en restent aux effets d’annonce mais ne profiteront pas significativement de l’introduction de cette technologie.
Au niveau géographique, la zone euro pourrait profiter du retour de la confiance des investisseurs mondiaux déjà amorcé en 2025. A condition que les entreprises européennes tiennent leurs objectifs. Le contexte devrait également rester favorable aux marchés émergents, profitant d’un couple rendement risque attractif et de la moindre attractivité du dollar dans un scénario de baisse des taux de la Fed.
Sur les marchés obligataires, les émetteurs (souverains et corporate) délivrant du rendement (catégorie « High Yield ») devraient continuer de générer de la performance en l’absence de choc brutal sur l’économie qui impliquerait un élargissement des spreads et obligerait les investisseurs à revoir leur stratégie.
Dans une allocation constructive et globalement favorable aux actifs risqués, les investisseurs pourront également s’intéresser aux actifs décorrélés de la conjoncture et conserver un certain matelas de liquidités pour parer à tout choc de volatilité étant donné les attentes fortes en matière de résultats des entreprises intégrées à ce stade par les marchés. À ce titre, une volatilité élevée est possible au premier semestre 2026 même si elle devrait s’atténuer dans la deuxième partie de l’année.
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